Kinshasa : Lancement d’un projet de six ans pour renforcer la protection de l’enfant avec un appui canadien de 12 millions CAD

Par Gloire Balolage 

Un projet ambitieux destiné à renforcer les systèmes de protection de l’enfant en RDC -République démocratique du Congo-, a été officiellement lancé ce lundi à Kinshasa. Financé par le Gouvernement canadien à hauteur de 12 millions de dollars canadiens, ce programme s’inscrit dans un partenariat tripartite entre le Canada, l'UNICEF -Fonds des Nations unies pour l’enfance-, et le Gouvernement congolais.

Lors de la cérémonie de lancement, les parties ont réaffirmé leur engagement commun à améliorer durablement la vie des enfants, en particulier des plus vulnérables, à travers un renforcement structurel et durable des mécanismes de protection. Ce projet couvrira une période de six ans et sera mis en œuvre en étroite collaboration avec les autorités congolaises.

«Ce projet est un exemple de coopération et de solidarité internationale», a déclaré Nathalie Aziza, ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale. Elle a souligné que ce partenariat reflète une volonté partagée d’ancrer la protection de l’enfant dans les priorités nationales : «Il matérialise notre ambition pour que la protection et le bien-être des enfants de notre pays soient une réalité et non un simple idéal.»

La ministre a également dressé un tableau sombre de la situation actuelle des enfants en RDC. Selon elle, plus de la moitié des enfants du pays ont été victimes de violence physique, psychologique ou sexuelle. Elle a précisé que 40 % des cas de violences sexuelles recensés concernent des filles de moins de 18 ans, tout en ajoutant que ces chiffres sont probablement sous-estimés en raison du silence entourant ces violences.

«Nos enfants font face à des défis majeurs, exacerbés par les conflits armés, les crises humanitaires et l’insécurité généralisée dans plusieurs régions du pays», a-t-elle rappelé. Le projet entend donc s’attaquer à ces causes profondes, en renforçant les structures d’accueil, les mécanismes de signalement et les capacités locales de prévention et d’intervention.

John Agbor, représentant de l’UNICEF en RDC, a salué l’engagement des autorités congolaises dans cette initiative. Il a particulièrement rendu hommage au rôle de la ministre Nathalie Aziza : «Votre mobilisation constante et votre vision stratégique ont permis de faire de cette question une priorité nationale.»

Selon l’UNICEF, ce projet permettra non seulement de renforcer le cadre légal et institutionnel de la protection de l’enfant, mais aussi de soutenir des interventions directes sur le terrain, dans les écoles, les communautés et les structures de prise en charge. Une attention particulière sera portée à la prévention des violences, à la réhabilitation des victimes et à la formation des acteurs locaux.

Le Canada, principal bailleur des fonds du projet, s’est dit fier de contribuer à cet effort collectif. À travers ce financement, le pays entend soutenir la mise en place de systèmes plus résilients, adaptés aux réalités locales et capables de répondre aux besoins urgents des enfants congolais.