
Par Don Benjamin Makolo
À travers son compte X, le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement de la Belgique, Maxime Prevot, a présenté, lundi 17 mars 2025, le tableau sombre de la situation diplomatique entre le Royaume de Belgique et la République du Rwanda, reconnu comme principal agresseur de la RDC -République démocratique du Congo-.
Ce haut cadre du Gouvernement belge regrette le comportement affiché par le régime de Kigali face à la réalité. «La Belgique regrette la décision du Rwanda de rompre les relations diplomatiques avec la Belgique et de déclarer les diplomates belges persona non grata», a-t-il écrit.
Il s'est inquiété du fait que le Rwanda ne s'est pas affiché coopératif, au vu de leurs relations diplomatiques. «Cette décision est disproportionnée et illustre que lorsque nous sommes en désaccord avec le Rwanda, il préfère ne pas dialoguer», fait-il remarquer dans ses écrits.
Sans tergiverser et dans le but de manifester la position de son pays, Maxime Prevot indique que la Belgique prendra de mesures conséquentes et correctionnelles pour équilibrer les choses. «La Belgique prendra des mesures similaires : convocation du chargé d'affaires rwandais a.i., déclaration des diplomates rwandais persona non grata et dénonciation de nos accords de coopération gouvernementale», conclut-il.
En réponse, le Gouvernement du régime dictatorial de Kigali n'a pas tardé à rendre l'appareil. «Le Gouvernement du Rwanda a notifié aujourd'hui le Gouvernement de la Belgique de sa décision de rompre les relations diplomatiques, avec effet immédiat. Cette décision a été prise après une réflexion approfondie de plusieurs facteurs, tous liés aux tentatives pitoyables de la Belgique de maintenir ses illusions néocoloniales. La Belgique a constamment miné le Rwanda, bien avant et pendant le conflit en cours en République Démocratique du Congo, dans lequel elle détient un rôle historique et profondément violent, notamment en agissant contre le Rwanda», réagit-il.
Sans vergogne de sa réputation ternie par les exactions menées par ses troupes sur le territoire congolais, le Gouvernement du Rwanda tente, en vain, de redorer son image par des subterfuges du supposé génocide des Tutsi. «Aujourd'hui, la Belgique a clairement pris parti dans un conflit régional et continue à se mobiliser systématiquement contre le Rwanda dans différents forums, utilisant mensonges et manipulations pour créer une opinion hostile injustifiée à l'égard du Rwanda, dans le but de déstabiliser le pays et la région. Au-delà de son rôle historique destructeur dans la création de l'extrémisme ethnique, qui a conduit à une discrimination et une persécution enracinées, et finalement au Génocide contre les Tutsi de 1994, La Belgique a également permis à son territoire d'être utilisé par des groupes qui propagent le négationnisme du génocide et entretiennent l'idéologie génocidaire. La décision d'aujourd'hui reflète l'engagement du Rwanda à protéger ses intérêts nationaux et la dignité des Rwandais, ainsi qu'à défendre les principes de souveraineté, de paix et de respect mutuel», a-t-il rappellé dans son communiqué gouvernemental.
À cet effet, le Rwanda tente désespérément le passage en force par des biceps efflanqués de sa honte diplomatique. «Tous les diplomates belges présents au Rwanda sont tenus de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Conformément à la Convention de Vienne, le Rwanda assurera la protection des locaux, des biens et des archives de la mission diplomatique belge à Kigali», conclut-il.
Face aux sanctions de part et d'autres, le Rwanda se fait des ennemis de plus en plus et continue de creuser en profondeur l'espoir du vécu de sa population. Cela, par l'effondrement de ses relations diplomatiques, bilatérales et multilatérales causé par le soutien tant décrié de ses troupes aux côtés des rebelles du M23/AFC dans l'Est de la République démocratique du Congo.