![Deux militants de la LUCHA en détention [ photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2021-10/luchaa.jpeg?itok=0Vyl4E7U)
Par la rédaction
L'organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch demande aux autorités congolaises d'enquêter sur les présumés détournements des fonds destinés à l'aide humanitaire. Cet appel fait suite à la détention, il y a trois mois, de deux militants du mouvement pro démocratie La lutte pour le changement ( Lucha) après un tweet dénonçant l'implication de la fondation de l'épouse du chef de l'état dans cette affaire.
Il y a peu, dans une interview accordée à nos confrères de 7SUR7.CD, Me Jean-Luc Bahati, avocat-conseil de ces deux activistes des droits de l'homme, disait craindre le pire, étant donné qu'en cette période où la province du Nord-Kivu est en état de siège et donc, gouvernée par des militaires, cette dernière infraction est passible d'une peine capitale.
La confrontation entre la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi et les activistes a débuté en juin, lorsque la Lucha a accusé des fonctionnaires du territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, et des responsables de la Fondation, d’avoir détourné des biens destinés aux personnes déplacées suite à l’éruption volcanique du Nyiragongo. Alors qu’un fonctionnaire de Rutshuru et son associée ont été poursuivis et condamnés, la Fondation n’a fait l’objet d’aucune enquête.
Muhani et Muhiwa, rappelle l'ONG HRW, avaient déjà été pris pour cible dans le passé pour leur activisme. Tous deux ont été détenus pendant des mois en 2016 et 2018 à la prison centrale de Goma pour avoir manifesté pacifiquement lors du maintien au pouvoir de l’ancien président Joseph Kabila au-delà de la limite constitutionnelle de deux mandats.
Cette ONG internationale de défense des droits humains dit avoir documenté au cours de l’année écoulée des dizaines de cas impliquant des agents de l’État et des forces de sécurité ciblant des activistes critiques envers le gouvernement, notamment d’autres membres de la Lucha et des lanceurs d’alerte.
« Les procureurs congolais devraient cesser de répondre aux accusations de corruption en poursuivant ceux-là même qui les portent. Plutôt que de prendre pour cible les messagers, les autorités devraient enquêter sur les allégations de la Lucha sur le détournement de l’aide et prendre les mesures adéquates » estime Human Rights Watch.