Rutshuru: le taux des violences sexuelles en hausse, un notable dénonce et interpelle le gouvernement

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Un village dans le territoire de Rutshuru. [Photo d'illustration]
Un village dans le territoire de Rutshuru. [Photo d'illustration]

Par Stella Ungaro

En dépit de plusieurs dénonciations, les violences à l'encontre des femmes à Rutshuru sévissent encore.

Plusieurs cas de violence sexuelle contre les femmes sont signalés dans les champs périphériques de l'agglomération de *Nyamilima* en groupement de Binza territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Une province pourtant en plein état de siège.

''Depuis l'instauration de l'état de siège, on a enregistré 10 à 15 voire 20 femmes victimes des violences sexuelles", confie un notable de Rutshuru à Opinion-info.cd, se fondant sur les statistiques de la Société civile. Et de relater: "Actuellement, les femmes partent seules aux champs sans leurs maris. Ces derniers craignent d'y aller pour ne pas subir des exactions des FDLR, comme des tueries, kidnappings, soumission à des travaux forcés et autres formes de torture. La conséquence de cela est que les mamans restent sans défense".

A scruter les propos de ce notable de Rutshuru, la peur pour les maris d'accompagner leurs femmes est ravivée par des stats qui font froid au dos. "Depuis l'instauration de l'état de siège, nous avons enregistrés plus de 15 hommes tués par les mêmes FDLR toujours à Nyamitwitwi (champs périphériques Ouest à 5km de Nyamilima) où ces rebelles FDLR alliés aux CMC Nyantura sont campés", a-t-il renseigné.

Pour accéder aux champs, fait remarquer le notable, ces rebelles imposent une taxe allant de 15.000 à 50.000fc selon la dimension du champ. "Cette taxe est perçue avant le début de chaque saison et est dénommée *Rangira Uvuzima*(sauve ta vie en français), et aux périodes des récoltes chaque Agriculteur est sensé payer une redevance à ces mêmes FDLR", a-t-il révélé, avant de lancer un message fort à la ministre du Genre, au gouverneur militaire du Nord-Kivu et à l'administrateur militaire du territoire.

"La femme de Binza/Nyamilima crie au secours et que vous devez maintenant agir", a dit le notable. Et d'enchaîner: "La population de Nyamilima vit à 99% de l'agriculture. Les cas des violences ont vraiment haussé pendant que nous avons des militaires FARDC et sont au courant de tout ça. L'état de siège semble n'être pas utile sur la population de l'agglomération de Nyamilima et du groupement de Binza en général car celle-ci continuent à souffrir à un point inimaginable d'une insécurité caractérisée par plusieurs barbaries des présumés rebelles armés en liberté.

 Nous regrettons de voir ces mêmes FDLR faire des incursions répétitives caractérisées par des pillages et incendies des maisons à BURAMBA et Nyamilima sous l'œil impuissant du commandant régiment de la 3412," a conclu le notable de Rutshuru.

Samedi 26 mars 2022 - 08:14