
Par la Rédaction
Le 24 avril 1990, était une aube nouvelle, s'en souvient, comme si c'était hier, le professeur André Mbata:
«Ce jour-là, le Tout puissant Mobutu avait fait un discours en larmes pour annoncer le retour au multipartisme au Zaïre. Il faut enseigner à nos enfants cette date, sans laquelle il n'y aurait pas la démocratie aujourd'hui. Il faut leur dire qu'il n'y avait qu'un seul parti politique, le Mouvement Populaire de la République, MPR parti Etat», a retracé le professeur Mbata au cours d'une interview accordée à Opinion-info.cd.
Le Premier vice-président de l'assemblée nationale est revenu sur les étapes importantes de l'histoire politique qui ont permis au peuple congolais de savourer la démocratie rendue possible grâce à la lutte d'Étienne Tshisekedi et ses compagnons de l'Union pour la Démocratie et le progrès social (UDPS). André Mbata reconnaît les soubresauts et les tentatives pour ramener le pays en arrière, qui seront vaincus par une opposition non violente et vigilante que menait l'Udps.
«Il y a eu 24 avril, quelques temps après, les caciques du MPR commençaient à en avoir marre et voulaient ramener le pays vers le tripartisme. Et puis c'était la Conférence nationale souveraine (CNS), il y a eu ce qu'on appelait la libération entre guillemets de l'AFDL amenait au Congo par le Rwanda, le pouvoir est confisqué par le seul camp de Mzée Laurent Désiré Kabila. La naissance de plusieurs rébellions dans l'Est du pays, le RCD, le CNDP, le MLC, etc., le pays est divisé vers les années 1999. L'arrivée du premier contingent des casques bleus des Nations-Unies. Le dialogue intercongolais de 2002, pour avoir finalement les premières élections démocratiques en 2006», décrit André Mbata Mangu.
Ce cadre de l'Udps se réjouit du chemin emprunté par Félix Tshisekedi depuis son arrivée au pouvoir, qui a rendu “la presse libre...et les congolais jouissent de l'état de droit”.
André Mbata martèle sur le fait que cette lutte n'est pas terminée. Il estime que la démocratie, comme l'état de droit, exige un combat de tous les jours, pour que les dividendes obtenues ne soient pas perdues.
En guise de reconnaissance de ce combat, le Premier vice-président de la chambre basse du parlement se bat pour réserver une place de choix à une certaine catégorie des personnes dans la memoire collective des congolais. D'où son initiative parlementaire de faire d'héros national, à titre posthume, Étienne Tshisekedi ainsi que tant d'autres oubliés de la République. Parce que dit-on, aux grands hommes la patrie reconnaissante.