
Par Prosper Buhuru
La Direction générale de l’ICCN -Institut congolais pour la conservation de la nature- a tiré la sonnette d’alarme sur la recrudescence du trafic d’espèces sauvages protégées et la circulation de faux permis CITES, utilisés pour l’exportation frauduleuse d’animaux menacés.
Selon un communiqué publié, ce 26 septembre 2025, l’alerte est partie des autorités compétentes de la Corée du Sud et de la Thaïlande, qui ont détecté un modèle de faux permis CITES (Ndlr : Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) destiné à couvrir l’exportation de lézards armadilles (Cordylus cataphractus). Le document falsifié, émis au nom d’une société fictive installée à Kinshasa, ne correspond à aucun modèle officiel en vigueur en RDC.
L’ICCN estime que ces pratiques sapent la crédibilité du pays dans la mise en œuvre de la Convention CITES et compromettent les efforts de traçabilité des mouvements d’espèces protégées.
Plusieurs cas récents illustrent cette recrudescence inquiétante du trafic d’espèces protégées. On note notamment l’arrestation, au Katanga, de lions importés d’Afrique du Sud ; la saisie de primates en provenance de Buta, actuellement en quarantaine à Kisangani ; ainsi que des rumeurs persistantes faisant état de ventes de bonobos et de transferts clandestins de chimpanzés depuis Lisala, Inongo et Mbandaka. À cela s’ajoutent des commandes suspectes concernant des léopards et d’autres espèces menacées.
Ces actes, souvent orchestrés par des réseaux transnationaux, mettent en péril la biodiversité exceptionnelle de la RDC et ternissent son image sur le plan international.
Face à cette situation, l’ICCN appelle à une vigilance accrue de tous les services frontaliers (terrestres, aériens, fluviaux et lacustres) et exige une meilleure coordination interinstitutionnelle entre autorités douanières, policières, judiciaires et environnementales.
Malgré les défis sécuritaires persistants dans certaines régions, la République démocratique du Congo réaffirme son engagement à honorer ses obligations internationales en matière de conservation et à lutter contre le trafic illicite des espèces sauvages.
La Direction générale de l’ICCN a également exprimé sa gratitude envers ses partenaires pour leur collaboration, tout en invitant toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour préserver ce patrimoine naturel commun.