RDC : Jean-Claude Vuemba s'engage à conduire le peuple vers la voie de l'autonomie et de l'autodétermination tracée par les Pères fondateurs (Tribune)

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Jean-Claude Vuemba
Le président national du MPCR, Jean-Claude Vuemba

Le député honoraire de Kasangulu, Jean-Claude Vuemba Luzamba a fait un appel patriotique, ce vendredi 12 avril 2024, à partir de Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique. L'ancien Président de l'Assemblée provinciale du Kongo-central invite les né Kongo à assumer leur rôle historique vis-à-vis de la nation congolaise.

Depuis des temps immémoriaux, des générations d'humains se sont levées pour combattre l'injustice. Des femmes et des hommes ont donné leur vie pour la liberté, des nations se battent pour assurer leur survie en tant que peuple.

L'héritage des pères fondateurs a été de nous sortir de l'asservissement occidental. Mais, aussi loin que l'on puisse situer dans le temps le martyr de Yaya Kimpa Vita, de Mfumu Kimbangu et de Patrice-Emery Lumumba, notre peuple n'a cessé de lutter et continue à payer un lourd tribut pour maintenir notre nation souveraine. 

Pour autant, le pays est constamment en proie aux dissensions. Le combat du Maréchal Mobutu Sese Seko était de sauvegarder l'intégrité du Congo. Le parti unique qu'il avait fondé était un Parti fédérateur, socle de cette consolidation du sentiment d'appartenir à une même Nation.

J'ai servi le MPR/fait privé avec abnégation car j'étais convaincu de ses dividendes en matière de cohésion nationale.

Malgré sa chute, il nous a fait hérité d'un pays uni. Et, depuis son départ, nous sommes confrontés aux soubresauts d'une guerre voulue par les étrangers et entretenue par les nationaux, une guerre qui dure depuis plus 25 années.

Face à la tragédie humaine que nous vivons depuis, notre génération n'a pas su produire un leadership capable de nous sortir de l'impasse. Notre système politique, construit à Sun City, s'est en effet soldé par une Gouvernance de Conclusion, de Trompe l'œil et de l'entre soi, une gouvernance en somme inefficace.

Avec ce Gouvernement faible, qui met en scène des dirigeants incapables, dont le seul mérite est de diviser les Congolais, nous courons à la catastrophe.

Et donc, face à cette tragédie programmée, au lieu de regarder le pays sombrer dans l'impuissance, nous devons avoir le courage de nous déterminer.

Par le passé, j'avais eu le courage de m'associer à l'un des pères fondateurs de la République : Papa Victor Nendaka, mais aussi à des éminents intellectuels : l'Ambassadeur Bagbeni, l'Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo, et tant d'autres... au sein du Comité de Bons Offices, pour trouver les voies et moyens permettant de taire les divergences entre congolais après l'entrée de l'AFDL.

En prenant l'initiative de l'appel que je lance aujourd'hui, il est commode d'indiquer à la nation d'où je parle. En effet, c'est depuis l'arbre dénommé M'fuma que l'aigle royal Kongo glatit.

Je suis Jean-Claude VUEMBA LUZAMBA. Le fils de Vuemba Thomas (Vuethoms) du Village Matanda et de Kinseki Vuemba Elisabeth du Village Kindamba (Bailleux, gare). Les anciens connaissent très bien qui était Vuethoms. Je suis Kongo, mu Lemfu de KASANGULU. Je viens du Kongo central.

N'longi a Kongo, Ne Muanda Nsemi, nous a appris à se présenter en évoquant notre Luvila. Mon clan c'est Mata Makongo, dont l'un des illustres ancêtres fut le Révérend Pierre LUZOLO LUA NSI, le premier à occuper le poste de Ministre des finances et de la santé de la Province du Kongo central.

Je crois en Mfumu Simon Kimbangu, aux génies des ancêtres et en la force des bisimbi.

Longtemps, j'ai été combattant de la liberté, de la démocratie, des droits de l'homme et de la résistance. Dans ce pays, j'ai toujours combattu pour la Liberté. 

C'est ainsi que, dès Novembre 1997, j'ai créé un Parti politique, le MPCR, pour faire entendre la voix des sans voix. En effet, la tournure prise par la " fameuse libération " de 1997, prônée par Laurent Désiré Kabila et ses affidés de l'AFDL, nous offrait des contours politiques biaisés et approximatifs, alors que nous sortions de la Conférence Nationale Souveraine où Tous les acteurs étaient arrivés à un consensus pour une Gouvernance de responsabilité.

J'ai par la suite accompagné la lutte du leader Maximo, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba pour l'instauration de la démocratie dans notre pays. Et, j'ai servi la Nation comme Député national. Dans le cadre de cette mission, vous connaissez bien les combats que j'ai également menés : la défense des libertés fondamentales, la défense des droits civiques, la défense des militants de Bundu Dia Kongo, la lutte contre la mafia douanière à travers la CTC, la lutte contre la pollution pétrolière et le riz avarié, le combat pour le partage des revenus pétroliers, le combat contre le troisième mandat de Joseph Kabila...

J'ai été Président de l'Assemblée provinciale du Kongo Central. Les baKongo savent la contribution qui était la mienne pour ramener la paix, la cohésion et la sérénité dans une province querellées, en proie aux guerres intestines de leadership. D'aucuns savent et reconnaissent mon apport dans la politique nationale comme étant " un laboureur " de l'action politique durable. Le souci de rassembler dans la durée m'a d'ailleurs souvent placé à l'origine de la formation de plusieurs plates-formes politiques : les forces politiques de l'opposition acquises au changement, la dynamique de l'opposition.

La responsabilité collective implique d'œuvrer pour la construction d'un avenir meilleur pour tous. Cependant, je ne suis plus convaincu que Le Gouvernement de la République travaille dans la bonne direction.

Fort de l'expérience que je viens de décrire, je dois vous dire la vérité en tant qu'acteur politique et observateur attentif de la politique nationale : " depuis la truanderie infecte, des élections néfastes de 2023, le pays va mal, très mal". En effet, le pacte Républicain a été bel et bien rompu.

Le constat amer que chacun peut faire de tout ce qui précède, résulte du fait que les dirigeants n'ont pas suivi le chemin tracé par nos pères fondateurs.

Parce que l'on ne peut se résoudre à voir le pays sombrer, il est donc légitime d'agir.

Au lieu de subir indéfiniment le destin funeste qui nous est concocté par les décisions hasardeuses, prises au sommet de l'État par un pouvoir voué à l'amateurisme, j'ai choisi d'explorer une nouvelle voie. C'est la responsabilité de chaque citoyen.

Un proverbe Kongo dit : "quand on perd sa route, l'on est obligé de revenir à la croisée des chemins".

Pour le Kongo central, le salut du peuple passe par le renforcement de l'autonomie de la Province. C'est à cette nouvelle voie prévue et voulue par nos pères fondateurs que nous allons désormais œuvrer.

Ainsi, dans les jours et mois qui viennent, je m'engage à conduire le peuple vers la voie de l'autonomie et de l'autodétermination tracée par les pères fondateurs. Cette voie, je l'envisage dans le cadre de l'article 4 de la constitution du 18 février 2006.

J'espère que nous serons nombreux à y contribuer.

J'en appelle donc à l'esprit patriotique des congolais. 

Aux ne Kongo dont la mission historique a permis d'ouvrir la voie à l'indépendance, en retrouvant le chemin parcouru par nos pionniers, je lance l'appel à construire un vaste Rassemblement pour l'action et la lutte indispensables aux changements attendus par notre peuple.

Je vous invite, chers compatriotes, à une marche courageuse vers notre devenir, aujourd'hui occulté. Le peuple doit se mettre debout et en marche. Nous le devons pour la mémoire de nos pères fondateurs, nous le devons aux générations de tous ceux qui ont combattu depuis Mfumu Kimbangu, nous le devons aux ba mbuta : Nzenza N'landu, Kasa Vubu, Moanda Vital, Pierre Luzolo Lua Nsi, Kingotolo Antoine, Émile Zola, Daniel Kanza, l'abbé Loya, Père Matota, nous le devons à tous les Martyrs des dernières luttes pour la démocratie : Floribert Chebeya, Fidel Bazana,Rossy Mukendi, Sœur Rose Kapangala et autres.

Vendredi 12 avril 2024 - 18:24