
Par Grevisse Tekilazaya
Les langues commencent peu à peu à se délier, en République démocratique du Congo, au sujet de la question sur la révision constitutionnelle, voulue, notamment, par le Chef de l'État Félix Tshisekedi, arrivé en dernier et fin mandat. Deux membres de l'actuel Exécutif central demeurent favorables. Il s'agit de Jean-Pierre Lihau et Patrick Muyaya, respectivement VPM en charge de la Fonction publique et ministre des Médias.
Devant les professionnels de la presse, Jean-Pierre Lihau, pour étayer son argumentaire, évoque notamment l'hyper - institutionnalisation de l'État.
«On ne peut pas interdire la réflexion dans notre pays. La Constitution est une Loi fondamentale. Une Loi a vocation à être modifiée ou changée, si tel est la volonté de la communauté nationale. La question qu’il y a à se poser, c’est de savoir : est-ce que notre Loi fondamentale ne comporte-t-elle pas des faiblesses ? La réponse est oui (...) Notre Constitution consacre une hyper-institutionalisation de l’État, ce qui crée l'obésité de l’État, qui fait obstacle au développement du pays», précise Jean-Pierre Lihau.
De son côté, Patrick Muyaya pense que l'intérêt est avant tout d'assurer le bien-être de la population. «Si révision de la Constitution doit avoir lieu, ce sera pour le bien de nos institutions et pour le bénéfice du peuple congolais», a-t-il indiqué.
Le Chef de l'État Félix Tshisekedi compte mettre en place une commission, dès le début de l'année prochaine, pour se pencher sur la question. L'opposition et plusieurs organisations de la société civile y voient une volonté manifeste de toucher à certains articles verrouillés de l'actuelle Constitution, afin d'instaurer une Présidence à vie.