Par Gloire Balolage
Conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, en particulier la résolution 2746 (2024), qui charge la MONUSCO de soutenir le Service d’Assistance Militaire et de Défense de la République Démocratique du Congo (SAMIDRC) dans le renforcement de la coordination, du partage d'informations et de l'assistance logistique, un programme de formation des formateurs a été lancé ce lundi 4 novembre, une série de formation des formateurs pour 40 officiers de commandement du SAMIDRC, qui devra s'étendre jusqu'au 15 du même mois, afin de mieux combattre le M23.
Selon madame Vivian van de Perre, représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général pour la Protection et les Opérations de la MONUSCO, cette initiative se déroulera sur deux sites distincts, pendant une période de deux semaines, avec la première semaine consacrée à des activités au siège de SAMIDRC, situé à l'aéroport de Goma, suivie par une seconde semaine à la base de Sake de SAMIDRC.
La formation couvrira un vaste éventail de thèmes cruciaux, traitant des droits de l'homme et du droit humanitaire international, la protection des civils, la politique de diligence raisonnable en matière de droits de l'homme, ainsi que des sujets spécifiquement sensibles tels que les violences sexuelles liées aux conflits et la protection des enfants. À cela s'ajoute une formation sur la documentation, le marquage et le traçage des armes et des munitions, ainsi que la prévention des abus et exploitations sexuels, ce qui illustre la portée intégrale et les enjeux palpables qui seront abordés.
"Nous sommes convaincus qu'après cette formation, les officiers seront bien équipés pour dispenser une formation standardisée de haute qualité sur ces sujets essentiels. Sur le plan logistique, en réponse à la demande de SAMIDRC, la MONUSCO a fourni un véhicule blindé et fait don de 30 conteneurs maritimes, pour soutenir les opérations de SAMIDRC. Les ressources ont été envoyées à la base de Sake, au QG de Himbi et à la base de l'aéroport de Goma", a-t-elle indiqué.
Au cours de la cérémonie d'ouverture, Mme van de Perre a indiqué que l'engagement de la MONUSCO envers le SAMIDRC s'inscrit dans une volonté inébranlable d'accompagner cette institution, tout en respectant les ressources disponibles et le cadre de son mandat. Selon elle, "à travers une collaboration continue et un soutien mutuel, nous pouvons réaliser des avancées significatives vers une paix durable dans l'est de la RDC et garantir la protection des civils."
Face à la complexité du conflit dans l'est de la RDC, un défi à multiples facettes se présente, où il ne suffit pas de répondre aux préoccupations immédiates en matière de sécurité, mais où il est tout autant primordial de s'attaquer aux problématiques sous-jacentes qui incluent la gouvernance, le développement économique et la cohésion sociale, éléments essentiels pour bâtir un avenir meilleur.
La MONUSCO, dans son engagement, reste déterminée à unir ses efforts avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo, ainsi qu'avec ses nombreux partenaires, y compris le SAMIDRC, dans l'optique de promouvoir une paix et une stabilité durables dans l'est du pays, un message réitéré à plusieurs reprises par la représentante, témoignant de la nécessité d'une approche concertée.
"La MONUSCO reste fermement déterminée à collaborer avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo et ses partenaires, y compris le SAMIDRC, pour parvenir à une paix et une stabilité durables dans l'est du Congo. Notre présence ici aujourd'hui souligne notre soutien indéfectible à la pacification de cette région", a-t-elle ajouté.
La situation actuelle dans l'est de la RDC se caractérise par un enchevêtrement complexe de dynamiques sociales, politiques et économiques, qui perdurent depuis des décennies. La région, marquée par la présence de multiples groupes armés aux intérêts divergents, voit ces conflits souvent exacerbés par des tensions ethniques, des rivalités géopolitiques, ainsi qu'une lutte pour le contrôle de grandes richesses naturelles.
Ces réalités conduisent à une grave crise humanitaire, avec des millions de personnes déplacées et de nombreuses vies perdues, conséquence directe d'une interaction complexe entre des facteurs locaux, nationaux et régionaux, qui rendent la quête de la paix particulièrement ardue.