Journée internationale de prévention des génocides : "Le monde doit se décider à garantir des mesures de non-répétition afin que le terme 'génocide' disparaisse du vocabulaire humain" (Christophe Muyisa, activiste de Filimbi)

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Christophe Muyisa, activiste de Filimbi [photo d'illustration]
Christophe Muyisa, activiste de Filimbi [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

À l’occasion de la Journée internationale de prévention des génocides, ce 9 décembre 2024, Christophe Muyisa, activiste engagé au sein du mouvement citoyen Filimbi, a parlé d’un engagement mondial contre la guerre. Dans une interview accordée à Opinion-infos.cd, il a souligné que le message relatif au génocide diffère d’un pays à l’autre, mais devrait converger vers une seule priorité : la dignité humaine.


"Le monde doit se décider à garantir des mesures de non-répétition, afin que le terme 'génocide' disparaisse du vocabulaire humain", a-t-il déclaré. Pour lui, il est primordial de vulgariser cette thématique à l’échelle mondiale, en utilisant tous les outils de communication disponibles, pour sensibiliser les populations.


Christophe Muyisa a réaffirmé le rôle essentiel des activistes dans la lutte contre le génocide, prônant la dénonciation des bourreaux et l’alerte auprès des instances compétentes chargées de réprimer les crimes de guerre. Il a également plaidé pour la justice et la réparation des victimes, rappelant que les actions entreprises aujourd’hui sont déterminantes pour éviter la répétition de ces crimes.


Cet activiste pro démocratie a mis en avant l’importance de promouvoir des solutions pacifiques face aux conflits. Selon lui, cela implique de développer des stratégies visant à déconstruire les stéréotypes et à contrer les discours séparatistes et d'extrémisme, souvent à l'origine des génocides. “Nous avons besoin d'un dialogue constructif pour briser ces cycles de violence," a-t-il ajouté.


En rappelant les trois grands génocides de l’histoire moderne, ceux des Arméniens, des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et des Tutsis au Rwanda, celui-ci a souligné que malgré la mise en place des tribunaux pénaux internationaux, de nombreux autres crimes demeurent dans l'oubli. «Les juridictions internationales doivent traiter la question du génocide avec rigueur, afin de préserver la mémoire des victimes et des survivants», a-t-il insisté, plaidant pour la reconnaissance des indemnisations.


Cependant, il a également mis en lumière les obstacles qui persistent : des défis d’ordre sociologique, religieux, économique et politique. «Les leaders exploitent les fragilités de gouvernance pour développer des discours discriminatoires et de victimisation, exacerbant ainsi les tensions entre les différentes communautés», a-t-il averti, évoquant les inégalités et les injustices sociales comme les racines profondes des violences.


"Ce 9 décembre ne doit pas être simplement une date à célébrer, mais un appel à l’action", a conclu Christophe Muyisa. 


La Journée internationale de prévention des génocides, instituée en 2015 par l’Assemblée générale des Nations Unies, vise à sensibiliser le public sur les enjeux de la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide. Elle s'efforce également de rendre hommage aux victimes de ces crimes atroces.

Lundi 9 décembre 2024 - 17:22