RDC : Le Panel des experts de la société civile accuse Jean-Pierre Bemba d’incitation à la haine !

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Jean-Pierre Bemba, VPM des transports et voie de communication à Buta dans la province du Bas-Uelé
Jean-Pierre Bemba, VPM des transports et voie de communication à Buta dans la province du Bas-Uelé

Par Prehoub Urprus 

Le Panel des experts de la société civile a saisi le Procureur Général près la Cour de Cassation, à Kinshasa-Gombe, pour dénoncer des propos jugés incitatifs à la haine, attribués à Jean-Pierre Bemba, actuel Vice-premier ministre et ministre des Transports et Communications.

Dans une correspondance datée du 31 mars 2025, cette organisation de la société civile accuse le responsable du parti politique MLC d’avoir tenu, à plusieurs reprises, des discours qu’elle qualifie de "belliqueux, négationnistes, divisionnistes, irresponsables et dangereux" lors de meetings organisés dans plusieurs provinces du pays, notamment la Mongala, la Tshuapa, l’Équateur, ainsi qu’à Kinshasa.

Selon le document adressé au Procureur Général, Jean-Pierre Bemba a déclaré que les Équatoriens étaient considérés comme des "sous-hommes" en raison de l’héritage politique du régime de Mobutu. Il a également prétendu que le pouvoir en place favorise les "Baswahili" au détriment des Bangala. Par ailleurs, il s’est arrogé le droit d’attribuer ou de retirer la nationalité congolaise à certaines personnalités, citant notamment l’ancien Président Joseph Kabila.

Le Panel des experts de la société civile estime que de tels propos, en pleine période de tensions politiques et de conflits interethniques à Kwamouth, en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, constituent une menace pour la cohésion nationale. Ils rappellent que ces discours peuvent encourager la violence et exacerber les fractures sociales déjà existantes.

S’appuyant sur la Constitution congolaise et l’Ordonnance-loi N° 66-342 du 07 juin 1966, qui répriment l’incitation à la haine, le Panel exhorte la justice à ouvrir une enquête contre Jean-Pierre Bemba. L’organisation souligne qu’un précédent similaire a conduit, en janvier 2021, à la condamnation du Pasteur Daniel Ngoy Mulunda à trois ans de prison.

Le Panel déplore également que ces discours aient été relayés par les médias officiels, sans qu’aucune action judiciaire ne soit engagée jusqu’à présent. "Laisser passer la gravité de ces faits serait ouvrir la porte à une récidive et à des conséquences funestes pour la stabilité du pays", prévient la correspondance.

Mardi 1 avril 2025 - 16:31