
Par Serge Mavungu
La RDC -République Démocratique du Congo- vient de franchir une étape clé dans la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux. Ce jeudi 17 avril 2025, à Kinshasa, le CONASAFIC -Comité National de Mise en œuvre des Sanctions Financières Ciblées- a été officiellement installé et rendu opérationnel, avec à sa tête le ministre des Finances, Doudou Fwamba, et comme secrétaire permanent, Adler Kisula, secrétaire exécutif de la CENAREF.
Créé par décret en mars 2024, le CONASAFIC est désormais le levier central de l’État congolais pour appliquer les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies en matière de sanctions financières ciblées. À travers ce mécanisme, la RDC entend se conformer aux standards internationaux, notamment ceux du GAFI -Financial Action Task Force- [Ndlr: Groupe d’Action Financière], en vue de sortir de la liste grise des juridictions sous surveillance renforcée.
Plus qu’un organe administratif, le CONASAFIC joue un rôle stratégique : il coordonne le gel des avoirs des personnes et entités désignées, assure la circulation d’informations sensibles, et renforce les liens entre les institutions nationales et les partenaires internationaux.
Sa mise en œuvre, cependant, n’est pas sans défis. L’appropriation encore partielle des mécanismes par certaines administrations, la sensibilisation du secteur financier, et le manque d’outils de détection et d’évaluation restent des points à améliorer. Mais pour les autorités congolaises, ce comité représente une avancée significative vers un système plus robuste, capable de couper les sources de financement des réseaux criminels et terroristes.
En activant le CONASAFIC, la RDC confirme sa volonté de s’aligner sur les exigences internationales et de renforcer l’intégrité de son système financier.