Agression rwandaise dans l'est de la RDC : les acteurs de la société civile dénoncent une crise multiforme et interpellent le Gouvernement et l’ONU

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Les activistes de droits humains du nord-kivu dans une déclaration à Kinshasa [photo d'illustration]
Les activistes de droits humains du nord-kivu dans une déclaration à Kinshasa [photo d'illustration]

Par la Rédaction 

Face à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-, les défenseurs des droits humains du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont rendu publique, ce mercredi à Kinshasa, une déclaration dénonçant la gravité de la crise et appelant à une action immédiate et coordonnée des autorités congolaises, des Nations Unies et de la Communauté internationale.

Réunis pour analyser les conséquences de la guerre qui ravage l’Est du pays, ces acteurs de la société civile décrivent une situation dramatique : «la population vit dans une prison à ciel ouvert», soumise à la peur quotidienne, aux violences de toutes sortes et à une détresse humanitaire sans précédent. Tueries, enlèvements, violences sexuelles, enrôlements forcés, pillages, administration parallèle et exploitation illégale des ressources naturelles sont autant de réalités dénoncées dans cette déclaration.

La crise a paralysé l’économie locale. Certains territoires du Nord-Kivu sont frappés depuis quatre ans, tandis que la ville de Goma est impactée depuis trois mois et celle de Bukavu depuis deux mois. Les pertes sont jugées «énormes» pour l’économie nationale et profiteraient, selon les signataires, à des intérêts extérieurs, notamment le Rwanda. De nombreuses familles, surendettées, se retrouvent aujourd’hui dans l’incapacité de rembourser les crédits contractés auprès des banques et institutions de microfinance.

Les défenseurs des droits humains condamnent également la non-application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 21 février 2025, et accusent le Rwanda ainsi que les forces du M23/AFC de continuer à violer ses dispositions. Ils dénoncent l’inefficacité des processus de paix de Luanda, Nairobi et Doha, tout en alertant sur la précarité croissante des déplacés, réfugiés et acteurs de la société civile dans la région.

Face à cette situation, plusieurs recommandations clés ont été formulées, notamment l’application effective de la résolution 2773 de l’ONU, le renforcement de la MONUSCO et son possible redéploiement au Sud-Kivu, l’ouverture d’un couloir humanitaire pour les populations sinistrées, l’activation rapide d’un mécanisme de justice transitionnelle en RDC.

Ils appellent aussi le Gouvernement congolais à instaurer des mécanismes qui incitent les consommateurs de minerais à s’approvisionner auprès de filières respectant les normes de diligence raisonnable, plutôt que de passer par des intermédiaires opaques.

Dans leur conclusion, les acteurs de la société civile réaffirment leur mobilisation en faveur de la paix et de la sécurité, éléments essentiels, selon eux, au bien-être durable des populations congolaises.

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Mercredi 23 avril 2025 - 22:17