Nord-Kivu et Ituri : quatre ans après son instauration, la NSCC dénonce un état de siège "mielleux pour les autorités, amer pour la population"

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Kakule Somo Evariste et Johnny Luboya N’kashama respectivement gouverneurs militaires de Nord-Kivu 3t Ituri
Kakule Somo Evariste et Johnny Luboya N’kashama respectivement gouverneurs militaires de Nord-Kivu 3t Ituri

Par Prehoub Urprus

Le 6 mai 2025 marque quatre ans depuis l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri par ordonnance présidentielle. Une mesure exceptionnelle prise pour éradiquer l’insécurité persistante et restaurer la paix dans ces régions en proie aux violences armées. Pourtant, selon les organisations de la société civile, le bilan est loin d’être positif.

Pour Me Jospin Paluku Mbowwa, coordonnateur territorial de la Nouvelle Société Civile Congolaise à Mambasa, cette initiative, bien que saluée à ses débuts, a été mal planifiée et n’a pas atteint les objectifs escomptés. "L’état de siège est mielleux pour les autorités et amer pour la population civile", déplore-t-il.

Il pointe du doigt la persistance, voire l’aggravation, de l’insécurité dans la province de l’Ituri, où de nouveaux groupes armés continuent de surgir tandis que les massacres et déplacements forcés de populations se multiplient. Selon lui, cette situation démontre l’échec de la stratégie militaire adoptée.

Face à ce constat, la Nouvelle Société Civile Congolaise recommande une réévaluation profonde de cette mesure exceptionnelle. Me Jospin Paluku suggère soit un retrait de l’ordonnance présidentielle, soit son abrogation par une loi du Parlement. L’objectif : permettre aux Forces armées et à la police de se recentrer sur leur mission première, qui est la défense de l’intégrité du territoire national et la protection effective des citoyens et de leurs biens.

Cette prise de position rejoint celles de nombreux acteurs locaux qui, depuis plusieurs mois, appellent à une sortie progressive ou une réforme profonde de l’état de siège, désormais perçu par beaucoup comme une source de frustration plutôt qu’un levier de sécurité.

Mardi 6 mai 2025 - 18:08