Par Prehoub Urprus
Parlera ou ne parlera pas ? En tout cas, selon plusieurs sources concordantes, dont le journaliste Stanis Bujakera, l’ancien Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, s’adressera à la nation ce vendredi 23 mai 2025, dans la soirée. Cette déclaration publique, la première depuis la levée de ses immunités parlementaires par le Sénat, est scrutée de près par l’opinion nationale et internationale.
L’annonce intervient dans un climat politique tendu, marqué par une crise institutionnelle naissante et une situation sécuritaire explosive dans l’Est du pays. La décision du Sénat, prise le 22 mai, répond à une requête du Procureur général près la Haute Cour militaire, qui soupçonne le sénateur à vie d’entrave à la sûreté de l’État et de gestion occulte de réseaux paramilitaires.
Depuis cette levée d’immunités, des déclarations de juristes sur la constitutionnalité de la démarche se sont multipliées. Dans ce tumulte, l’absence de réaction officielle de Joseph Kabila a laissé place à une série de spéculations, allant d’un éventuel exil à une réorganisation stratégique au sein de sa famille politique, le FCC -Front Commun pour le Congo-.
Son allocution pourrait ainsi redéfinir les équilibres politiques, dans un contexte où les institutions semblent se crisper autour de la gestion des suites judiciaires. S’exprimera-t-il pour dénoncer une "chasse aux sorcières", comme le clament certains cadres de sa plateforme ? Ou adoptera-t-il un ton d’apaisement dans un souci de stabilité nationale ?
Quoi qu’il en soit, cette prise de parole est attendue comme un moment charnière dans l’histoire politique récente du pays. Les projecteurs seront braqués ce soir sur celui qui a dirigé la RDC pendant 18 ans, et dont l’influence continue de peser sur les équilibres institutionnels et militaires.
