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Discours de Joseph Kabila : «Et l’histoire retiendra qu’un ancien Président, après avoir dirigé ce pays, a pris la voie des armes contre son peuple en complicité avec le Rwanda» (Doudou Fwamba)

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Doudou Fwamba, ministre des finances [photo d'illustration]
Doudou Fwamba, ministre des finances [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La réaction ne s’est pas fait attendre. En réponse au discours de l’ancien Président Joseph Kabila, le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a livré une réplique cinglante, dénonçant ce qu’il qualifie de «tragédie nationale» ayant marqué les 18 années de pouvoir de Joseph Kabila.

Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a dressé un tableau sombre de la gouvernance sous Joseph Kabila. Il évoque notamment la cession à bas prix d’actifs miniers stratégiques au profit d’intérêts privés, des milliards de dollars de royalties transférés à des partenaires étrangers dans des conditions opaques, et des fonds publics détournés, dont les 350 millions USD issus du pas de porte de la SICOMINES, dont la destination reste inconnue.

Le ministre est également revenu sur les violences politiques et sociales ayant émaillé cette période, citant les massacres de Bundu Dia Kongo, Kamwina Nsapu et les répressions sanglantes de manifestations pro-démocratie. Il a évoqué le sort des enseignants, militaires et professeurs d’université, réduits à la précarité, ainsi que la destruction progressive des sociétés publiques. Pour Doudou Fwamba, cette gouvernance a conduit à un état de pauvreté extrême, à la dégradation des infrastructures et à l’isolement de nombreuses provinces du pays.

Il a également dénoncé la faiblesse des réserves de change qui n’auraient jamais dépassé les 3 milliards de dollars sur 18 ans et la disparition présumée de plus de 2 milliards USD à la Gécamines entre 2010 et 2019. Des figures emblématiques comme le colonel Mamadou Ndala ou encore les militants des droits humains Floribert Chebeya et Thérèse Kapangala ont été évoqués, pour illustrer ce qu’il qualifie de «gouvernance marquée par le sang

Dans une conclusion lourde de sens, Doudou Fwamba a affirmé que «l’histoire retiendra qu’un ancien Président, après avoir dirigé ce pays, a pris la voie des armes pour participer aux viols et massacres de ses concitoyens, en complicité avec le Rwanda.» Une accusation d’une extrême gravité, qui alimente encore davantage les tensions politiques.

«Ce dont notre peuple veut, c’est la paix, et non la guerre», a-t-il insisté, en guise d’appel au calme et à la stabilité. Cette sortie marque un nouvel épisode dans l’escalade verbale entre l’actuel pouvoir et l’ancien Président, dans un contexte politique de plus en plus polarisé.

Samedi 24 mai 2025 - 16:00