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Jean-Pierre Bemba : Quand l’obsession du pouvoir mène au théâtre de l’absurde [Tribune de Nharly Amisi, PPRD Schengen]

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( De gauche à droite) L’ancien président Joseph Kabila et sa maman, Sifa Kabila
( De gauche à droite) L’ancien président Joseph Kabila et sa maman, Sifa Kabila

Vingt-quatre heures seulement après la sortie médiatique de Jean Pierre Bemba, Vice-premier ministre rd-congolais des Transports, sur les antennes de la radio Top Congo, au cours de laquelle il a accusé Joseph Kabila, Moïse Katumbi et certains dirigeants de la CENCO -Conférence épiscopale nationale du Congo- de fomenter un complot pour éliminer physiquement le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Nharly Amisi, Coordonnateur du PPRD/Schengen, a réagi. Ce haut cadre du PPRD, formation politique de Joseph Kabila, pense que Jean Pierre Bemba confond la politique active avec le théâtre du sensationnel. Nharly Amisi ne s'empêche pas de soutenir que Bemba accuse Kabila d'attenter à la vie de Tshisekedi, parce qu'il n'a pas de programme ni de vision à proposer. Le numéro un du PPRD/Schengen soutient que Bemba tente d'exister, en accusant Kabila, tout en lui reniant la nationalité congolaise. "Accuser Kabila... c'est agiter la peur pour masquer le vide. Et c'est là que réside le vrai danger : pas dans un hypothétique complot, mais dans la tentation de faire de la politique une scène de spectacle permanent, au détriment de la vérité et de la cohésion nationale", écrit Nharly Amisi, non sans inviter Jean Pierre Bemba à proposer des idées neuves plutôt que de ressasser des rumeurs fatiguées, s'il veut vraiment exister politiquement. Ci-dessous, lire in extenso la tribune de Nharly Amisi, Coordonnateur du PPRD/Schengen.

Alors que la République démocratique du Congo aspire à la stabilité et à une politique de maturité, Jean-Pierre Bemba semble avoir pris un virage théâtral, troquant la rigueur d’homme d’État contre le costume d’agitateur à court de répliques solides. 

Sa dernière sortie ?

Accuser l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, de fomenter un complot contre Félix Tshisekedi. Rien que ça. On attendait un programme, on a eu un polar politique de mauvaise facture.

Des accusations dignes d’un feuilleton, pas d’un leader

Il faut croire que M. Bemba pense que la RDC se gouverne comme une salle de rédaction de tabloïd : plus c’est gros, plus ça passe. Mais ici, il ne s’agit pas de faire le buzz sur les réseaux sociaux; il s’agit d’accuser, sans preuve, un ancien chef d’État qui, rappelons-le, a quitté le pouvoir en 2019 dans le calme, respectant la Constitution, et s’abstenant de toute interférence avec les affaires de l'État.

Joseph Kabila, depuis son retrait, n’a pas manœuvré en coulisse ni soufflé sur les braises de l’instabilité. Alors pourquoi l’accuser ? Parce qu’il fait de l’ombre, peut-être. Parce qu’il reste, qu’on le veuille ou non, une figure politique qui pèse. Et ça, manifestement, ça dérange M. Bemba.

Identité nationale : le retour de la vieille rengaine

Mais là où l’on quitte le terrain de la critique politique pour entrer dans celui de l’indécence, c’est lorsque Jean-Pierre Bemba s’autorise à douter à peine subtilement de l’identité congolaise de Joseph Kabila. Vraiment ? Encore cette rumeur poussiéreuse selon laquelle Kabila serait originaire du Rwanda ? Une thèse plus usée qu’un vieux billet de banque et aussi crédible qu’un poisson d’avril en novembre.

Remettons les pendules à l’heure:

Joseph Kabila est bel et bien le fils de Mzee Laurent-Désiré Kabila, un homme dont l'engagement pour la RDC est inscrit dans l’histoire.

Sa mère, Safi Mahanya, est du Maniema, pas de Malanje (Angola) ni de Porto ( Portugal), moins encore de la planète Mars, au cas où cela viendrait dans la prochaine déclaration.

Aucun élément factuel ne lie Joseph Kabila à une quelconque nationalité étrangère. Absolument aucun.

Alors, pourquoi ressortir ce vieux mensonge ? Parce que lorsqu’on n’a pas de vision à proposer, on recycle les vieilles ficelles de la division.

Le vrai problème : une peur mal camouflée

Soyons honnêtes : Jean-Pierre Bemba ne s’en prend pas à Joseph Kabila parce qu’il croit à un complot. Il s’en prend à lui parce que, dans le silence de l’ancien Président, il entend un écho trop puissant. Un rappel que, malgré le tumulte actuel, certains hommes savent partir dignement, et surtout, se faire respecter sans faire de bruit.

Accuser Kabila, c’est tenter d’exister par contraste. C’est agiter la peur pour masquer le vide. Et c’est là que réside le vrai danger : pas dans un hypothétique complot, mais dans la tentation de faire de la politique une scène de spectacle permanent, au détriment de la vérité et de la cohésion nationale.

Conclusion : un conseil à M. Bemba

L’histoire ne s’écrit pas à coup d’accusations gratuites ni de montages identitaires. Elle s’écrit avec du courage, des idées, et un minimum de décence intellectuelle. Jean-Pierre Bemba ferait bien de s’en souvenir. Car, à force de jouer les pyromanes politiques, on finit soit par se brûler, soit par éteindre le peu de crédibilité qu’il reste.

Un dernier mot ?

Si M. Bemba veut vraiment exister politiquement, il ferait mieux de proposer des idées neuves, plutôt que de ressasser des rumeurs fatiguées. La RDC a besoin de bâtisseurs, pas de conteurs de fables mal ficelées.

Nharly AMISI K.M

Coordonnateur Diaspora PPRD /SCHENGEN

Mardi 10 juin 2025 - 17:11