Crise à la SACIM : le gouvernement congolais met fin à une réglementation contraignante et ouvre la voie à la relance

Par Gloire Balolage 

Lors du Conseil des ministres du vendredi dernier, présidé par le chef de l'État Félix Tshisekedi, le ministre des Mines Kizito Pakabomba a présenté une note d'information sur la situation critique que traverse la Société SACIM, active dans l’exploitation diamantifère à Miabi, dans le Kasaï Oriental. Malgré une production mensuelle estimée à 250.000 carats de diamants, l’entreprise se trouve en difficulté, plombée par des restrictions commerciales jugées illégales.

La crise de la SACIM est à la fois opérationnelle, managériale et sociale. Selon le rapport ministériel, la source principale du blocage réside dans un arrêté ministériel de février 2022, imposant à la société de vendre exclusivement à un cercle fermé d’acheteurs congolais agréés par le CEEC -Centre d’Expertise, d’Évaluation et de Certification-. 

Cette contrainte aurait fortement limité la capacité de l’entreprise à tirer un juste prix de sa production, entraînant une chute significative de ses revenus.

Les conséquences n’ont pas tardé, retards chroniques dans le paiement des salaires, avec des arriérés atteignant 13 mois, mouvements de protestation des employés et climat social tendu dans la région. Une situation que le Gouvernement juge désormais insoutenable.

Pour y remédier, le ministre des Mines a annoncé la signature, le 2 juin dernier, d’un nouvel arrêté levant cette restriction. L’entreprise recouvre ainsi sa liberté de commercialisation, en conformité avec le Code minier en vigueur.

Cette mesure vise à restaurer la viabilité financière de la SACIM, tout en apaisant le climat social dans le Kasaï Oriental. Le Conseil des ministres a pris acte de cette décision, qui marque un tournant dans la gestion du secteur minier, en mettant fin à une mesure réglementaire décriée.