Par Prehoub Urprus
Depuis la capitale norvégienne, Oslo, où se tient le Forum mondial des Nations unies sur la gouvernance de l’Internet (IGF 2025), le député congolais Ayobangira Safari fait entendre la voix des zones rurales de la RDC, souvent absentes des radars numériques. Élu du territoire de Masisi, au Nord-Kivu, il ne s’est pas contenté d’écouter les débats sur la souveraineté et la régulation du numérique. Il a surtout noué des contacts décisifs.
Son objectif est clair : obtenir l’appui de partenaires internationaux pour connecter les milieux ruraux de la RDC, longtemps marginalisés dans l’accès aux technologies de l’information. "Nous avons engagé des discussions constructives avec plusieurs acteurs mondiaux du secteur numérique. Ils sont prêts à accompagner notre pays, notamment en fournissant des kits adaptés pour améliorer la connectivité dans les zones reculées", a confié le député.
Sur le terrain, les chiffres sont éloquents. En RDC, le fossé entre les grandes villes et les territoires ruraux reste béant. L’accès à Internet y demeure un luxe, alors que l’information, l’éducation à distance, les services de santé connectés ou encore l’entrepreneuriat numérique sont devenus des leviers essentiels du développement.
Pour Ayobangira Safari, l’équité numérique est désormais une urgence. Les communautés rurales ne peuvent plus attendre. "Ce n’est pas une faveur que nous demandons, c’est une justice numérique. Offrir la connectivité à nos villages, c’est renforcer leur autonomie, stimuler leur créativité, et ouvrir des perspectives nouvelles aux jeunes, aux femmes, aux écoles, aux centres de santé", martèle-t-il.
Le Forum IGF 2025, qui réunit chaque année des responsables politiques, des experts, des entreprises et des organisations de la société civile, offre un espace de réflexion sur les enjeux majeurs du numérique : cybersécurité, inclusion, gouvernance et droits numériques.
Dans ce concert global, la RDC veut faire entendre une voix différente : celle des territoires oubliés, des villages sans signal, des écoles sans réseau. Et c’est cette voix que le député Ayobangira a portée avec conviction à Oslo.
