Par la Rédaction
En visite dans la ville d’Uvira, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, également professeur d’université, a annoncé, ce mercredi, son intention de reprendre l’enseignement dans les universités locales, afin de contribuer activement à la formation des jeunes.
«Ne pouvant plus dispenser les cours à l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Bukavu, ni à l’Université catholique de Bukavu, j’ai contacté les responsables des institutions universitaires locales, afin qu’ils me trouvent une charge horaire dès la semaine prochaine, pour commencer les cours ici à Uvira», a-t-il déclaré.
Par cet engagement, le gouverneur entend non seulement répondre au besoin de renforcement des capacités académiques dans une région fragilisée par les conflits, mais aussi donner l'exemple à d'autres enseignants. Il a, à cet effet, lancé un appel solennel à ses collègues restés dans les zones sous occupation rebelle, notamment à Bukavu.
«Même dans les zones occupées, faites bien votre travail. Ne vous laissez pas manipuler par l’ennemi», a-t-il exhorté, dénonçant avec fermeté la nomination de comités de gestion par des groupes rebelles, notamment à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM).
Le gouverneur s’est interrogé sur la légitimité de tels actes : «Qui peut accepter qu’un rebelle venu du Rwanda nomme un comité de gestion et que des enseignants, chefs de travaux et assistants s’y soumettent ? C’est inacceptable.»
Face à cette situation, Jean-Jacques Purusi a indiqué avoir saisi le ministère de la Fonction publique, pour demander le retrait des noms des membres de ces comités illégitimes de la liste de paie de l’État et leur radiation du système administratif.
«Nous allons remplacer ces individus par des personnes loyales. Ceux qui se sont alliés aux rebelles ne peuvent pas nous résister», a-t-il martelé, promettant que justice sera rendue pour les exactions commises.
Il a conclu en annonçant la préparation de dossiers judiciaires visant les auteurs des massacres et autres violations des droits humains survenus à Nyamugo, Funu et dans d'autres localités du Sud-Kivu, pointant notamment du doigt les groupes armés, le mouvement Wazalendo, ainsi que certains militaires impliqués.