Par Serge Mavungu
Le Gouvernement congolais vient de franchir une étape décisive dans sa politique de transition écologique et de création d’emplois. L’atelier national de validation des outils stratégiques pour le développement des emplois verts en République démocratique du Congo s’est clôturé ce mardi, au salon rouge de l’immeuble du Gouvernement, à Gombe.
Présidée par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, la cérémonie a marqué l’aboutissement d’une semaine de travaux intensifs ouverts le 21 octobre à l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP). Ces assises ont été initiées par le Ministère de l’Emploi et du Travail, en collaboration avec celui de l’Environnement, du Développement Durable et de l’Économie du Climat.
Selon le Secrétaire général à l’Emploi et au Travail, Donat Bagula, l’atelier a permis la finalisation et la validation de trois outils essentiels : le Répertoire National des Métiers Verts, le Plan National de Développement des Emplois Verts (PNDEV) et un Arrêté Interministériel leur donnant une existence juridique.
Pour le ministre de l’Emploi et du Travail, Ferdinand Massamba wa Massamba, cet aboutissement constitue « un moment historique ».
« Pour la première fois, nous disposons d’un outil national qui organise l’offre et la demande de compétences dans les emplois verts. Nous officialisons, par Arrêté Interministériel, l’existence juridique et institutionnelle des emplois verts en RDC ; ce qui n’avait jamais été fait », a-t-il déclaré.
Les emplois verts se définissent comme des activités générant moins de carbone et contribuant à la protection et à la restauration de l’environnement.
Le Répertoire des Métiers Verts validé comprend 84 professions réparties dans 11 familles. Il couvre des domaines tels que l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la gestion des forêts et du bois, la valorisation des déchets, la gestion de l’eau et l’hydrogène vert.
En structurant ces filières, la RDC entend transformer ses défis environnementaux en leviers de création d’emplois décents, notamment pour les jeunes. Désormais, protéger la nature devient une activité économique valorisée et rémunératrice, contribuant directement à la lutte contre le chômage.
La ministre de l’Environnement et Développement Durable, Marie Nyange Ndambo, a salué l’initiative et souligné le leadership de la RDC en matière d’innovation climatique. Elle a également mis en avant la portée stratégique de ces outils dans les négociations internationales, notamment dans le cadre des Contributions Déterminées au niveau National (CDN).
Le Plan National de Développement des Emplois Verts (PNDEV) est présenté comme l’instrument central pour concilier la transformation socio-économique du pays avec la lutte contre la double crise du chômage et du changement climatique. Il prévoit, sur cinq ans, la formation de 100 000 jeunes et femmes, l’acquisition d’équipements didactiques, la réhabilitation des centres de l’INPP, le renforcement des capacités des formateurs, ainsi que la création d’un Observatoire des Métiers Verts et d’un Pôle Système d’Information.
La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a, à cette occasion, donné des instructions fermes pour accélérer la mise en œuvre.
«Je demande à tous les ministères concernés d’intégrer immédiatement la dimension "emplois verts" dans leurs programmes sectoriels. La RDC affirme qu’elle ne se contentera plus d’être le poumon du monde. Elle veut être aussi l’usine mondiale des emplois verts », a-t-elle déclaré.
Cette orientation place la RDC au cœur des discussions internationales sur la transition écologique. Le pays entend se présenter, lors de la COP-30, comme un acteur porteur de solutions concrètes et un partenaire attractif pour les investissements verts, en cohérence avec la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le développement des métiers verts s’inscrit dans le Programme d’actions du Gouvernement, notamment le pilier 1 consacré à la création d’emplois et le pilier 6 relatif à la gestion durable et responsable de l’écosystème face aux changements climatiques.