Tribune de Michael Yav
Il aura fallu attendre qu’une ONGDH étrangère dénonce les manœuvres et influences politico judiciaires dont la compagnie Mwant Jet est victime ; et que Mwant Jet réagisse au contenu peu convaincant de la Tribune de son avocat et Conseiller du Président de la République Monsieur Taylor LUBANGA ; pour que Mme Gueda Yav Wicht Amani mon associée fasse sa sortie médiatique pour avouer que c'est elle qui a demandé l'immobilisation du seul aéronef en état de navigation dont dispose actuellement la Société. Et cet avion constitue pour le moment son unique outil d'exploitation.
Dérive judiciaire
On peut constater que son argumentaire ne s'est pas démarqué de celui de son Avocat et Conseiller du Président de la République Taylor Lubanga tel que repris dans sa tribune en réaction à la circulaire de la LIGADHOP. Même ton et même agencement des citations des décisions de justice. Cela va sans dire.
Je tiens à rappeler et insister sur le fait que l'immobilisation de l’aéronef de Mwant Jet par le Parquet Général de Kinshasa/Matete ne peut ni être confondue, ni être assimilée à une saisie. Il s’agit en réalité d’une dangereuse dérive judiciaire.
En droit OHADA, l’outil d’exploitation ne peut pas être saisi. Et le parquet, gardien du respect des lois, ne peut l’ignorer. L’immobilisation est en réalité un raccourci utilisé par Mme Gueda YAV Wicht Amani et le parquet, à défaut de remplir les conditions, pour pratiquer une saisie.
Dans sa sortie médiatique, mon associée affirme avoir demandé l’immobilisation de l’aéronef aux fins de procéder à un audit technique, administratif et financier. L’on peut bien se demander si elle est mieux placée pour demander un audit à la lumière des éléments ci-après :
1. Audit Financier
Madame Gueda Yav Wicht n'a jamais fourni les documents nécessaires à la remise et reprise et a rendu la tâche difficile aux deux administrateurs provisoires qui n'ont pas pu faire l'audit des comptes de la Société depuis sa création en aout 2018 jusqu’au 31 mai 2022, date du début de la mission de l’Administrateur Provisoire. Elle a dissipé tous les documents et registres comptables sans laisser des traces.
Lorsqu'elle quitte ses fonctions, mon associée laisse les caisses de l'entreprise vides, des arriérés de salaire et des loyers, sans compter des dettes auprès des entreprises pétrolières.
L’on peut bien s’interroger lorsqu’elle veut faire un audit financier de la Société pendant que cette dernière n’a pas exploité durant 3 ans. Elle compte auditer l’utilisation des fonds que j’ai mis à la disposition de la Société après m’être endetté auprès des banques ? Qu’à cela ne tienne, la comptabilité de la Société est à jour et peut être auditée dans le respect des règles en la matière sans qu’il ne soit besoin d’immobiliser l’outil d’exploitation.
2. Audit Technique
Il est curieux que mon associée se soit réveillée de son sommeil trois ans après et se rappeler des avions de la Société que sa gestion avait abandonné en Afrique du Sud où ils étaient envoyés pour maintenance et réparation alors qu’aucune disposition n’avait été prise pour les réaliser.
N’eût été la détermination de l’Administrateur Provisoire et mon appui, cet aéronef n’aurait jamais été réparé et ne subirait aucune maintenance calendaire et les inspections rigoureuses de l’AAC comme c’est le cas actuellement. Pour le renouvellement de notre Certificat de Transporteur aérien, nous sommes passés par toutes les différentes étapes, rigoureuses, pour son renouvellement.
3. Audit Administratif
Au 31 mai 2022, lorsque mon associée a finalement libéré le management de la Société au bénéfice du premier administrateur provisoire, la Société ne remplissait plus les conditions requises par l’Autorité de l’Aviation Civile en ce que : elle avait cessé l’exploitation depuis près de 60 jours sans en informer l’autorité de régulation ; elle n’avait plus de personnel navigant ni de cabine ; elle n’avait plus d’avions.
Tout ceci, est redevenu normal grâce au travail abattu par l’administrateur provisoire et l’équipe des professionnels de Mwant Jet qui n’ont ménagé aucun effort pour se conformer aux nouvelles règles édictées par le Régulateur. Le message que je vais faire passer en substance est que, je ne ménagerai aucun effort pour la survie de Mwant Jet et pour que la centaine d’emplois que nous avons créés puissent continuer à aider les familles congolaises. Mwant Jet sans mon associée à sa tête, est aujourd’hui, la première compagnie d’aviation à obtenir son Certificat de Transporteur Aérien à l’issue d’un processus rigoureux mis en place par l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC).
Par ailleurs, il est important de préciser que le prêt contracté auprès d’Afriland l’a été au nom et pour le compte de Mwant Jet ainsi que le témoigne la page de garde de ladite convention que mon associée a joint à sa communication. Qu’il suffise pour illustrer ceci de considérer que c’est la Société qui payait les traites mensuelles à Afriland au titre de remboursement de la dette contractée. Dans les documents qu’elle met sur la place publique, elle omet expressément les pages 7 et 9 du document. Pourquoi ? Pour que la vérité ne soit pas connue. Mais, la vérité est têtue. Elle finit toujours par triompher.
Reprise des activités de Mwant Jet
En outre, il est curieux de constater qu’après avoir tout mis en œuvre pour anéantir Mwant Jet : demandes de dissolution à deux reprises sans succès en 2022 et 2023 ; Création par elle d’une Société Concurrente (We Airways SAS), différentes saisies de l’aéronef, résiliation des différents contrats de bail, qu’elle veuille aujourd’hui revenir à la tête de cette même société. Pendant son absence la compagnie a fourni des efforts pour survivre. Curieusement, mon associée ne réapparaît qu’à certains moments : notamment lorsque nous ramenons l’avion de l’Afrique du Sud, elle refait son apparition et demande son immobilisation. Maintenant, elle réapparaît après l’obtention du CTA et la reprise de nos vols commerciaux. Je me pose des questions sur les finalités de ses manœuvres. J’estime que tout ceci a pour objectif de voir la société disparaitre. Aujourd’hui que les efforts des uns et des autres ont permis la relance effective de la société, elle revient pour la remettre par terre. Nous n’allons pas nous laisser faire.
Que madame Gueda Yav Wicht justifie aujourd'hui l'immobilisation de l'aéronef par son envie d'audit a de quoi surprendre. Cela rentre plutôt dans sa logique de fragiliser Mwant Jet et arriver à la dissolution de la société.
La justice devra lever cette immobilisation pour permettre à Mwant Jet de reprendre ses activités, préserver les emplois créés, s’acquitter de ses obligations fiscales, parafiscales et contribuer tant soit peu au développement des activités socio-économiques du pays.
En tant qu’associé de cette société, je veux qu'un audit soit fait dans sa globalité afin d’établir les responsabilités, déterminer ce que vaut l'entreprise aujourd'hui pour mieux évaluer les parts de chacun tout en laissant l'outil d'exploitation opérationnel. Lorsque mon associée parle de l’assemblée Générale, c’est une assemblée réalisée en toute illégalité, dans un entrepôt à l’aéroport de N’djili. Nous avons attaqué en justice les PV de cette assemblée qui ne respecte pas ni le droit, ni les règles de transparence de gestion.
C’est avec peine que je constate ces obstacles qui ne font retarder notre élan de reprise dans l’exploitation. Que la justice accepte d'être téléguidée par les vœux et désirs de Madame Gueda me surprend parce qu'on devrait veiller à donner un bon signal à ceux qui prennent le risque d’entreprendre et privilégier un bon climat des affaires. Depuis le début, je dénonce les interférences et influences politico judiciaires. Aujourd'hui, maintenir l’immobilisation de l’aéronef sans une raison fondée, en violation de la loi, est un mauvais message que notre justice envoie aux investisseurs.