Par la Rédaction
La France souhaite parvenir à un accord entre les parties prenantes sur la réouverture de l’aéroport international de Goma, actuellement sous contrôle de l’AFC/M23. Cette question figure parmi les priorités de la Conférence de Paris sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, prévue ce jeudi 30 octobre dans la capitale française.
Organisées par la diplomatie française en partenariat avec le Togo, médiateur mandaté par l’Union africaine, ces assises réuniront des représentants gouvernementaux, des bailleurs de fonds et plusieurs organisations humanitaires. L’objectif principal est de mobiliser des ressources pour répondre à la crise humanitaire croissante dans la région, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des millions de civils restent pris au piège des combats.
Mais au-delà de l’enjeu financier, un autre défi persiste : l’accès humanitaire. De nombreuses ONG font face à des difficultés logistiques majeures depuis la fermeture de l’aéroport de Goma, axe vital pour l’acheminement du personnel et du matériel d’urgence. Cette situation entrave sérieusement la distribution de l’aide dans les zones les plus touchées du Nord-Kivu.
Lors d’un point de presse tenu mardi 28 octobre à Paris, Jérémie Robert, conseiller Afrique du président Emmanuel Macron, a souligné l’importance de cette infrastructure pour la réponse humanitaire. Selon le diplomate français, la conférence ne devrait pas déboucher sur une annonce immédiate de réouverture, mais plutôt sur une feuille de route partagée visant à établir un cadre de discussion et des étapes concrètes.
« Dans les questions d'accès humanitaire, il y a la question de la réouverture de l'aéroport de Goma, qui est un aéroport majeur, régional et même international, car il reliait plusieurs capitales de la sous-région. C’est une plateforme essentielle pour faire parvenir le personnel, les équipements et l’aide humanitaire », a-t-il déclaré.
« L’objectif, ce n’est pas d’agiter une baguette magique, mais de trouver un consensus sur une méthode pour aboutir à la réouverture de cet aéroport », a-t-il ajouté, rappelant que la situation actuelle a des conséquences dramatiques pour les populations du Nord-Kivu et au-delà.
Outre cette question logistique, Paris veut également obtenir des engagements politiques des États de la région afin de lever les obstacles administratifs et sécuritaires qui compliquent encore le déploiement des acteurs humanitaires.
« Il y a d’autres aspects d’accès humanitaire, d’ordre bureaucratique ou sécuritaire, sur lesquels nous aurons besoin d’un soutien ferme des États présents », a insisté Jérémie Robert, appelant à une coordination renforcée entre gouvernements et agences humanitaires.
L’aéroport international de Goma, autrefois principal point d’entrée pour les vols humanitaires et commerciaux dans l’est de la RDC, demeure fermé depuis plusieurs mois. Cette paralysie empêche non seulement le ravitaillement des organisations humanitaires, mais bloque également l’évacuation médicale des blessés et l’acheminement des biens essentiels.
Depuis cette occupation, aucune activité civile ou humanitaire n’y est autorisée, tandis que l’aéroport de Kavumu, à Bukavu, dans le Sud-Kivu, connaît une situation similaire. La fermeture de ces deux infrastructures compromet gravement la capacité des acteurs humanitaires à intervenir efficacement dans la région.