
Par Serge Mavungu
Le Gouvernement congolais entend hausser le ton pour faire reconnaître les atrocités subies par la population comme un génocide. À l’occasion de la 3ᵉ commémoration du Genocost, tenue le 2 août 2025, à Kinshasa, le Président Félix Tshisekedi a inauguré un mémoriel national, érigé en hommage aux millions de victimes des violences qui ensanglantent la RDC, depuis 1993.
Devant les institutions nationales, le corps diplomatique et les survivants, le chef de l’État a dénoncé “l’indifférence glaciale” de la communauté internationale face aux crimes de masse documentés par des experts. Il a affirmé que "tous les marqueurs d’un projet d’épuration sont réunis", évoquant notamment l’agression rwandaise en cours à l’Est du pays.
La Première Ministre Judith Suminwa a reçu mandat de mettre en œuvre une stratégie offensive en deux volets : politique et diplomatique. D’un côté, une résolution parlementaire est attendue pour proclamer, au nom de la Nation, la reconnaissance des génocides commis sur le territoire congolais. De l’autre, une campagne diplomatique ciblée sera menée pour rallier des soutiens au sein des États, des organisations internationales et de la société civile mondiale.
“Nous n’attendrons pas que les autres valident notre douleur”, a insisté Félix Tshisekedi. Ce message, relayé lors d’un colloque international tenu la veille, s’appuie sur les critères juridiques de la Convention de 1948 sur le génocide, que plusieurs massacres en RDC rempliraient.
Le mémoriel inauguré ce jour-là porte 93 stèles, chacune représentant un épisode de cette tragédie nationale. Une flamme y a été allumée "pour l’éternité", en réponse à un triple appel : mémoire, dignité et justice.
Le Gouvernement promet d’intensifier ses efforts pour que la reconnaissance du Genocost s’inscrive dans le droit et la mémoire universels.