CENI-Transmission des noms des candidats de l'Opposition: Didi Manara s'explique

Par Gabin K.

Ce n'est pas sans raison que Didi Manara est allé à l'encontre de la ligne politique tracée par le PPRD et le FCC, en transmettant, ce mercredi 15 décembre, au président de l'Assemblée nationale, les noms des candidats devant pourvoir aux postes réservés à l'Opposition dans la composition du bureau exécutif de la CENI. Lesquels postes sont vacants depuis la mise en place de l'équipe Denis Kadima.

Hier, chef de file de la fronde anti-Kadima, Didi Manara a expliqué son changement de posture en arguant: "Le pays doit avancer... Il faut que nous puissions savoir lire les signes du temps et savoir être pragmatique, savoir arrondir les angles et regarder de l'avant". 

De son avis, il est impératif d'organiser les élections en 2023 pour sauvegarder les acquis de régularité des cycles électoraux hérités de Joseph Kabila.

"Nous devons organiser ces élections en bonne et dûe forme... L'ancien Président de la République Joseph Kabila a mis le pays dans cette habitude de régularité des cycles électoraux. Nous ne voulons absolument pas casser ça. C'est un acquis favorable que le Président Kabila nous a laissé. Nous devons pérenniser cela", a-t-il soutenu, non sans insister que "le peuple congolais attend les élections pour se choisir ses propres élus, son propre Président de la République..."

Dans son intervention devant la presse, quelques instants seulement après avoir déposé le PV des candidats désignés pour briguer les postes vacants de l'Opposition au Bureau exécutif de la CENI, Didier Manara s'est présenté comme le "leader de l'opposition" ayant fait le plus de "boucan" à l'hémicycle pour conduire la fronde anti-Kadima et même anti-Mboso... Et ce, avant de retourner sa veste aujourd'hui et être déchu de la présidence du groupe parlementaire et de la vice-présidence de la cellule de crise du FCC. 

"Au niveau du PPRD et même du FCC, le son de cloche n'est pas le même partout. Certains députés disent que nous devons adhérer au processus, mais il y a d'autres, des caciques, qui ne veulent pas entendre parler de ça. Est-ce qu'ils sont dans le processus de blocage des élections? Nous, nous ne sommes pas là. Nous voulons vraiment qu'il y ait élections", a martelé Manara.

Et de rappeler: "Comme FCC, nous avons participé activement à l'élaboration et même au vote de la Loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI. Au niveau de cette Loi, le partage des responsabilités ainsi que la nature des fonctions à occuper, tout ça est clairement établi. C.à.d il y a 6 postes pour la Majorité, 5 pour la Société civile et 4 pour l'Opposition. Ces postes occupés par l'Opposition sont donnés par la Loi".

Au-delà de tout, Didier Manara a laissé entendre que la motivation de l'acte posé ce jour, est aussi l'appel à rejoindre le processus électoral en cours, lancé par le Président Félix Tshisekedi lors de son discours sur l'état de la nation.