Par Fadi Lendo
La coalition "Le Congo n'est pas à vendre" et ses organisations membres ont, dans une correspondance signée le 27 février 2024 et adressée au commissaire européen et aux partenariats internationaux, exprimé leurs indignations et inquiétudes consécutives à la signature du protocole d'accord entre l'UE -Union européenne- et le Rwanda sur le développement des chaînes de valeur des minérais stratégiques, pendant que le groupe d'Experts des Nations-Unies et certains pays membres de la même Union européenne accusent le pays de mille collines d'occuper la partie Est de la RDC -République Démocratique du Congo-, de soutenir le groupe rebelles M23 et d'exploiter illicitement des ressources naturelles de la RDC.
"Nous sommes encore plus étonnés par l'objet même de cet accord, qui semble n'avoir pas été précédé par des mesures préalables et rigoureuses de diligence, au regard de nombreux rapports du groupe d'experts des Nations-Unies et des organisations de lutte contre le trafic illégal, qui ont fourni des preuves accablantes sur les activités néfastes du Rwanda dans la région des Grands Lacs, en particulier dans la déstabilisation, le pillage et la contrebande des minerais stratégiques de la RDC", ont-ils écrit.
Pour ces derniers, la signature du récent accord avec le Rwanda constitue un acte d'hypocrisie flagrante et de négation des valeurs et principes qui fondent l'Union Européenne. "Alors que votre institution proclame la promotion et la défense des principes de droits humains, de justice et de transparence à l'échelle mondiale, elle semble fermer les yeux sur les agissements répréhensibles du Rwanda dans l'Est de la RDC, au prétendu motif de garantir l'approvisionnement des minerais critiques provenant d'un pays qui ne dispose pas de production nécessaire pour y répondre", ont-ils fait remarquer.
C'est dans cette optique que "Le Congo n'est pas à vendre" a exhorté, de manière ferme, la Commission européenne à reconsidérer sa collaboration avec le Rwanda, à mettre un terme à ce mémorandum et à conditionner toute coopération future au respect strict des principes des droits humains, de l'État de droit et du respect de la souveraineté des États voisins.