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Crise humanitaire en RDC : l’ONU dénonce une situation dramatique des millions de déplacés livrés à eux-mêmes et un manque criant de financements

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Par la Rédaction 

La RDC -République démocratique du Congo- fait face à l’une des pires crises de déplacement interne au monde, avec plus de 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. C’est le constat alarmant dressé par Paula Gaviria Betancur, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits humains des personnes déplacées, à l’issue d’une mission d’une dizaine de jours sur le territoire congolais.

Il s’agissait de sa première visite officielle en RDC. Paula Gaviria Betancur s’est rendue dans plusieurs provinces durement touchées par les déplacements, en particulier à l’est du pays, où les violences armées menées par le groupe rebelle AFC/M23 provoquent des vagues massives de fuites. Sur place, elle a rencontré aussi bien les autorités locales que les populations déplacées, premières victimes d’un conflit qui ne cesse de s’étendre.

«La situation est critique, elle se complexifie et elle s’aggrave», a-t-elle déclaré. En plus des affrontements militaires, les causes des déplacements sont multiples : conflits fonciers, tensions communautaires, violences liées à l’exploitation minière, sans compter les catastrophes naturelles comme les inondations qui ont récemment touché plusieurs régions du pays.

Au-delà du nombre, ce sont les conditions de vie des déplacés qui préoccupent la rapporteuse spéciale. Dans les camps ou les zones d’accueil, les familles manquent de tout : nourriture, eau potable, installations sanitaires, soins médicaux et soutien psychologique. Paula Gaviria Betancur déplore des programmes d’aide largement sous-financés, tandis que les besoins, eux, ne cessent d’augmenter.

«Les populations déplacées vivent dans des conditions bien en deçà des standards de la dignité humaine», a-t-elle dénoncé. Elle alerte également sur les violences persistantes dans les zones de refuge, évoquant des cas de violences sexuelles, de harcèlement, et même d’assassinats.

Dans ses recommandations, la rapporteuse insiste sur la responsabilité première du Gouvernement congolais, dans une crise qui reste avant tout interne. Elle appelle Kinshasa à renforcer sa présence et son soutien aux populations déplacées, tout en exigeant une meilleure coordination des actions humanitaires.

Elle plaide également pour une mobilisation plus forte de la Communauté internationale, tant sur le plan de l’urgence que du développement à long terme. Pour Paula Gaviria Betancur, seule une réponse structurée et durable permettra de sortir de cette crise endémique.

Avec plus de 7 millions de déplacés internes et des zones entières sous le joug de groupes armés, la crise congolaise mérite une attention renouvelée, des moyens accrus, et, surtout, des actes concrets.

Vendredi 30 mai 2025 - 16:58