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Paie des médecins : "Est-ce qu'il faut que les médecins revendiquent, pour que le Gouvernement commence à payer ?" (Docteur Patrick Boloko)

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Docteur Patrick Boloko May Secrétaire exécutif provincial du SYNAMED/Kinshasa
Docteur Patrick Boloko May
Secrétaire exécutif provincial du SYNAMED/Kinshasa

Par Bijou NDJODJI BATEKO

C'est depuis ce mercredi 13 mars 2024, que les médecins ont commencé à percevoir leur rémunération pour le mois de février 2024. Pas tous. Une partie seulement. Ceux qui sont payés via la banque Equity BCDC. Car, du côté de la Rawbank, la paie n'était pas encore passée. 

Après que, dans son document daté du mardi 12 mars 2024, le SYNAMED -Syndicat national des Médecins- ait menacé de recourir aux actions syndicales, si jamais la paie de février 2024 n'intervenait endéans 48 heures, du coup, Equity BCDC a reçu les fonds et commencé à payer les blouses blanches le mercredi 13 mars courant.

Loin de faire de cette nouvelle un motif de satisfaction, ce qui, d'ailleurs, est le droit des toubibs, mais, du reste, violé par le Gouvernement qui paye quand bon lui semble, le secrétaire exécutif provincial du SYNAMED ville de Kinshasa, Docteur Patrick Boloko May s'interroge la responsabilité des autorités compétentes.

"Est-ce que les médecins doivent commencer à revendiquer et à faire des déclarations, pour que le Gouvernement paye ?", se questionne le Docteur Patrick Boloko May.

Et ce médecin réanimateur de répondre lui-même par la négative, estimant que "c'est un Gouvernement qui est responsable".

Pour autant, Docteur Patrick Boloko May révèle que ce que les médecins vivent actuellement, c'est pire que le régime passé.

"Il y a trois, quatre ans passés, nous étions payés le 12 ou le 13 du mois courant. Mais là, nous sommes payés pratiquement à la quinzaine du mois qui suit.", a fait savoir le médecin réanimateur, non sans la mort dans l'âme.

Aussi, le toubib a déploré le fait que le Gouvernement ne respecte pas le contrat qu'il a avec les blouses blanches.

"Nous avons un contrat avec le Gouvernement. Les médecins honorent leurs engagements. Mais, ce n'est pas le cas du côté gouvernemental. 80% des médecins sont locataires. Le risque et les conditions de précarité indescriptible que vivent les médecins. Pourtant, les médecins ne doivent pas penser au loyer ni à la scolarité de leurs enfants. Car, tout cela doit être pris en charge par l'État congolais. Ce qui, malheureusement, n'est pas le cas", a regretté le numéro un du SYNAMED/Kinshasa.

Les conditions précaires dans lesquelles pataugent et vivotent les blouses blanches se sont exacerbées par la dévaluation de la monnaie locale. Ce qui a fait qu'aujourd'hui, l'enveloppe salariale du médecin a perdu plus de la moitié de sa valeur initiale et réduit son pouvoir d'achat.

Face à ce tableau peu reluisant des conditions socioprofessionnelles du médecin rd-congolais, le secrétaire exécutif provincial du SYNAMED/Kinshasa invite le Président de la République a balayé sa cour, en ayant des collaborateurs qui l'accompagnent dans la matérialisation de sa vision.

"Nous pensons que le Chef de l'État doit se faire entourer par des qui l'aident à travailler. Le Président de la République doit revoir son cercle le plus restreint, pour permettre à ce que le social soit réellement effectif dans la vie des Congolais", a conclu le Docteur Patrick Boloko May.

Jeudi 14 mars 2024 - 14:11