Par Prosper Buhuru
La coordination territoriale de la société civile de Nyiragongo exprime son indignation contre les conditions dans lesquelles ont été enterrés, le 02 septembre dernier, les 200 corps des déplacés décédés dans différents camps de la province du Nord-Kivu.
Selon Jean-Claude Mambo Kawaya, président de cette structure citoyenne, l'enterrement a été responsabilisé à des individus non professionnels. «Pendant le déchargement, il a été constaté avec amertume que certains cercueils tombaient des épaules des personnes visiblement soûlées, qui les transportaient, alors recrutés circonstanciellement par l'Ingénieur Ngojangoja. Nous avons constaté l'utilisation d'une main d'œuvre inadéquate; notamment, des petits enfants et des femmes. Et, par la suite, l'enterrement s'est transformé en une vaste blague», indique-t-il.
Cet acteur social et défenseur des droits humains déplore, par la suite, ce qu'il qualifie de «construction anarchique des caveaux», avec comme grande conséquence, la transformation du cimetière Genocost de Kibati en «une fosse commune.»
«Les tombes initialement prévues en durs, nous avons été surpris de voir que seulement une dizaine sur les 200 prévus, ont été couvertes du béton armé, pour tromper la vigilance des autorités, du peuple et de la presse. Les restes ont été couverts de sol, à l'aide d'un tracteur, comme si les corps étaient ensevelis dans une fosse commune», renchérit Mambo Kawaya.
Au regard de ces constats amers, les forces vives du territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, ont adressé une correspondance au ministère d'État de la Justice et Garde des Sceaux, pour demander à Constant Mutamba d'organiser une audience publique contre tous ceux qui étaient chargés de l'inhumation de tous ces Congolais décédés suite à la guerre d'agression imposée à la RDC par le Rwanda et l'Ouganda, selon un rapport des experts des Nations-Unies.