Goma : La société civile exige l'annulation des projets pétroliers et gaziers pour la sécurité alimentaire et la biodiversité

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Les membres de la société civile lors d'une déclaration devant la presse à Goma
Les membres de la société civile lors d'une déclaration devant la presse à Goma

Par Gloire Balolage 

Dans une déclaration faite lors d'une conférence de presse à Goma, ce mercredi 30 octobre 2024, plusieurs organisations de la société civile ont exprimé leur ferme opposition aux appels d'offres pétroliers et gaziers, lancés le 28 juillet 2022, en RDC -République Démocratique du Congo-. Cette action s'inscrit dans le cadre d’efforts soutenus pour dénoncer les incertitudes et irrégularités entourant ce processus d’octroi de droits d’exploitation, qui, selon la société civile, ne respecte ni les droits des communautés locales ni les normes environnementales en vigueur.


La problématique de l'exploitation des hydrocarbures n'est pas nouvelle, comme l'ont rappelé les membres de la société civile, qui dénoncent les dérives du processus depuis son lancement. À leurs yeux, la procédure a été caractérisée par un mépris flagrant pour l'avis des communautés locales, dont le bien-être, au lieu de constituer une priorité, semble avoir été relégué au second plan.


Les promesses de développement, selon eux, souvent évoquées par les autorités, n'ont pas trouvé d'échos concrets sur le terrain malgré une mobilisation des habitants, qui aspirent à des bénéfices tangibles.


Le manque de transparence et de respect des lois en vigueur a permis de mettre en lumière des dérives préoccupantes, qui, non seulement mettent en danger la vie des populations locales, mais aussi menacent des écosystèmes fragiles et une biodiversité inestimable. Ces éléments, tous essentiels pour l’équilibre environnemental du pays, sont préjudiciables à une économie déjà vulnérable.


Selon toujours cette structure citoyenne, cet appel d’offres en question, qui a suscité de vives inquiétudes, aurait, en effet, exposé la RDC à des risques économiques considérables. Les irrégularités relevées dès le début du processus, notamment, le fait que 27 blocs mis aux enchères n’aient jamais été validés par le Conseil des ministres, constituent des violations flagrantes des lois sur les hydrocarbures. Pire encore, plusieurs de ces blocs sont localisés dans des zones protégées, ce qui va à l’encontre de la législation environnementale clairement établie.


La déclaration de la société civile vise conséquemment à saluer l’annulation partielle de l’appel d’offres, tout en réaffirmant une résistance totale contre toute exploitation pétrolière et gazière en RDC. Les organisations de la société civile insistent sur le caractère désastreux que pourrait avoir une telle exploitation sur la vie des Congolais, en menaçant la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité, les droits fonciers et l’intégrité des régimes de pêche.


La société civile indique également que les conséquences de l'exploitation des hydrocarbures pourraient également nuire considérablement à la lutte contre le changement climatique, un enjeu qui excède les frontières nationales. Ainsi, la société civile appelle à un abandon définitif de tout projet futur visant à attribuer de nouveaux droits d'exploitation d'hydrocarbures, tout en demandant l’annulation des contrats de Partage de Production déjà signés pour les blocs gaziers.


Ces organisations de la société civile dénoncent le fait que l’octroi des Contrats de Partage de Production (CPP) gaziers a été effectué sans aucune consultation préalable des communautés environnantes, en totale discordance avec l'article 9 de la loi sur les principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement. Ce dernier stipule que toute personne a le droit de participer au processus de prise de décision, en matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles.


Dans un contexte où le monde évolue vers des modèles économiques plus durables, les organisations de la société civile exhortent le Gouvernement congolais et ses partenaires, à orienter leurs efforts vers le développement durable, plutôt que de s'enliser dans une industrie fossile en déclin. Il est impératif selon eux de mettre en place des alternatives qui sauraient, non seulement préserver les droits des communautés, mais aussi promouvoir la création d'emplois locaux, tout en respectant l’environnement.


La société civile réitère son appel à l'annulation complète des projets d'exploitation d'hydrocarbures. Dans un monde où la durabilité est un impératif, la responsabilité de protéger notre planète et nos communautés repose, entre autres, sur les épaules du Gouvernement congolais.


"Face aux risques de dégradation environnementale de notre pays, et aux effets du changement climatique, dont la RDC est déjà l'un des pays les plus durement
touchés, nous réitérons notre appel à l'annulation complète de tous les projets
d'exploitation d'hydrocarbures, y compris les blocs gaziers, et exhortons à l'abandon
de toute nouvelle initiative dans ce secteur," ont-ils déclaré.

Mercredi 30 octobre 2024 - 16:47