![Le maire de Goma Faustin Kapend kamand lors d'un décente dans un camp de déplacés [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-01/IMG-20250113-WA0021.jpg?itok=agk1l0VP)
Par Gloire Balolage
Sous la coordination du comité urbain de sécurité, dirigé par le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, maire de Goma, la PNC -Police nationale congolaise-, en étroite collaboration avec la population, a réussi à interpeller 18 présumés criminels, dont six femmes, lors d'une opération de bouclage menée dans la nuit du 10 au 11 janvier 2025.
Cette opération a eu lieu au site de déplacés internes de Lushagala, situé dans le quartier Mugunga, en commune de Karisimbi, et a également permis la saisie de deux armes automatiques AK 47 accompagnées de deux chargeurs et de plus de 300 munitions de guerre, ainsi que divers effets militaires.
Cette initiative fait partie de l'opération "Safisha Muji wa Goma na kando kando yake", qui, littéralement, vise à "assainir la ville de Goma et ses environs". Les présumés inciviques ont été présentés au maire de Goma, le samedi 11 janvier 2025, par le commissaire supérieur Mokili Matabishi, commandant gestionnaire de sécurité au site de déplacés de guerre, en présence du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Goma, le magistrat Pascal Paluku Kitambala.
Parmi les personnes interpellées, la première catégorie se compose de deux hommes armés, l'un étant un militaire déserteur, retrouvés en possession d'une arme dans des circonstances douteuses, alors qu'ils s'étaient mêlés à des civils lors d'un événement officiel. Le colonel Philémon, son supérieur, a confirmé la désertion de cet individu au sein des FARDC -Forces armées de la République démocratique du Congo- et l'utilisation de l'arme pour des actes criminels. L'autre homme, un policier, a été appréhendé alors qu'il détenait une arme qui, selon la législation, aurait dû être entre les mains des militaires.
La deuxième catégorie concerne des femmes, qui affirment être les épouses de militaires en première ligne. L'enquête a révélé que certaines d'entre elles sont effectivement des compagnes de soldats, tandis que d'autres semblent avoir acquis des effets militaires dans un but criminel. Cette situation soulève des questions inquiétantes sur les bonnes pratiques en matière de contrôle des armements et de sécurisation des camps de déplacés de guerre.
Le commissaire supérieur Matabishi a également mentionné une troisième catégorie, celle d'hommes prétendant être des VDP -Volontaires de la Défense de la patrie-, ou wazalendo, tout en étant en possession d'effets militaires. Selon les directives du gouverneur militaire, tous les VDP doivent se trouver sur la ligne de front, mais certains ont été retrouvés dans des situations suspectes, portant uniformes des FARDC et équipements de Police, en dehors de leur cadre légitime.
La quatrième catégorie désigne les détenteurs de munitions, dont le nombre a été évalué à plus de 300. Ces individus, clairement identifiés comme de potentiels criminels, témoignent de l'urgence d'une intervention, afin de démanteler les réseaux souterrains armés qui menacent la sécurité de la région. Cette opération a également permis de mettre en lumière des affaires graves, comme celle du viol sexuel de deux mineures, dont les auteurs ont été arrêtés pour être traduits en justice.
Lors de cette présentation, le maire de Goma, Kapend Kamand Faustin, a salué l'efficacité de cette opération orchestrée par le commandant Matabishi, en affirmant que les efforts conjugués entre les forces de police et la communauté doivent être encouragés. Il a également exprimé sa préoccupation face à la militarisation de l'environnement des déplacés, soulignant que le caractère civil et juridique du statut de ces personnes ne devrait pas s'associer à une atmosphère de violence armée.
Le maire a appelé tous les citoyens, y compris les déplacés de guerre, à faire preuve d'un esprit de dénonciation, indispensable pour contribuer à assainir l'environnement sécuritaire de Goma. Les compléments de sécurité doivent être assurés, pour traiter les problèmes de manière proactive et démanteler les cellules criminelles avant qu'elles ne s'activent. La culture de la dénonciation est essentielle dans ce combat pour la sécurité.
Destiné à apaiser les craintes des déplacés, le maire a rassuré la population lors de la présentation des inciviques sur la fin imminente d'une guerre, qui a installé la peur dans de nombreuses vies. Il a promis des mesures concrètes, dont la fourniture de numéros de téléphone, pour la transmission d'informations concernant toute activité suspecte dans et autour des sites.
François Ndayambadje, président des déplacés de Lushagala, a exprimé sa reconnaissance au maire de Goma, pour cette action déterminante, en révélant que l'insécurité avait pris une ampleur alarmante dans ce site. La réponse rapide des autorités montre un nouvel engagement, pour sécuriser les sites de déplacés et leur garantir une véritable protection.
Une fois au cœur de l'hôtel de ville, les présumés criminels ont été séparés en deux groupes, l'un dirigé vers la juridiction civile et l'autre vers la juridiction militaire, marquant ainsi une étape significative dans la lutte contre l'insécurité à Goma et promettant des implications sérieuses pour quiconque tenterait de perturber la paix instaurée dans la ville.