
Par Prehoub Urprus
La situation sécuritaire préoccupante en province de l’Ituri continue de peser lourdement sur l’éducation des enfants. Selon l’ANAPECO -Association nationale des parents d’élèves du Congo-, environ 24.500 élèves ont abandonné l’école depuis février dernier, à cause de l’insécurité croissante dans la région.
David Mputu, président de cette organisation, a dévoilé ces chiffres alarmants, mercredi 12 mars 2025. "Nous comptons au moins 24.558 élèves régulièrement inscrits, qui, à ce jour, se retrouvent en errance. Nous avons recensé 66 écoles dont les élèves sont dans la rue depuis le mois de février. Parmi eux, 1.622 finalistes du primaire et 526 finalistes du secondaire attendent de passer l’examen d’État. Les enfants ont abandonné les études à cause de l’insécurité", révèle-t-il.
Parmi ces élèves, plus de 2.000 finalistes du primaire et du secondaire voient leur avenir compromis, alors qu’ils devraient se préparer à des examens cruciaux, pour leur parcours scolaire. Cette vague de déscolarisation est directement liée à la résurgence des violences perpétrées par des groupes armés, notamment dans le territoire de Djugu.
Depuis plusieurs semaines, une psychose s’est installée, particulièrement à Bunia, poussant des milliers de familles à fuir leurs foyers. David Mputu appelle le Gouvernement congolais à prendre des mesures urgentes, pour sécuriser la population et garantir le droit à l’éducation.
"Nous souhaitons que les enfants restent et continuent à étudier. Mais quand vous n’avez pas de sécurité, pouvez-vous continuer à rester ? Nous demandons aux autorités d’assurer la sécurité des parents", a-t-il exhorté.
Depuis 2017, l’Ituri est en proie à des conflits armés récurrents, qui ont déjà coûté la vie à des milliers de personnes et provoqué le déplacement de centaines de milliers d’autres. La déscolarisation massive des enfants ne fait qu’aggraver une situation déjà dramatique.
Face à cette crise, la responsabilité du Gouvernement est engagée, pour rétablir la paix et permettre à ces milliers d’enfants de retrouver le chemin de l’école. Car, sans éducation, c’est l’avenir de toute une génération qui est menacé.