Goma : les journalistes appelés à bannir la désinformation dans un contexte d’insécurité

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David kalenda, journaliste et directeur de la radio Pole FM Goma lors de cette activité [photo d'illustration]
David kalenda, journaliste et directeur de la radio Pole FM Goma lors de cette activité [photo d'illustration]

Par Gloire Balolage 

La question de la désinformation et des discours de haine a été largement abordée, avec un accent particulier mis sur leur identification et leur gestion dans un contexte de conflit prolongé. Les enjeux liés à la propagation de fausses informations et à la montée des discours toxiques ont été au cœur des échanges.

Ces réflexions ont été menées dans le cadre d’une session de formation organisée par le Club RFI Goma, tenue du 15 au 17 avril 2025 dans la ville de Goma.

Devant les 25 participants, journalistes et influenceurs issus de divers médias de la ville, David Kalenda, directeur de la radio Pole FM Goma, a souligné les dangers réels que représentent les fake news dans une région déjà fragilisée par l’insécurité. Il a mis en garde contre les effets délétères de l’information falsifiée, qui, au lieu d’informer, alimente les tensions et renforce les divisions au sein des communautés.

«Aujourd’hui, le journaliste n’a plus le monopole de l’information», a-t-il rappelé, en référence à l’émergence des réseaux sociaux et de la multitude de sources qui inondent l’espace public. Dans ce contexte, il a insisté sur la nécessité de former des professionnels capables d’identifier la désinformation, d’en reconnaître les sources qu’elles soient officielles ou non et de la combattre efficacement.

Le deuxième temps de son intervention a été consacré aux discours de haine, un phénomène en constante progression dans les zones de conflit comme l’Est de la RDC. Pour David Kalenda, ce fléau, désormais reconnu au niveau international, comme en témoigne l’instauration par l’ONU de la Journée internationale de lutte contre le discours de haine, doit être combattu par un journalisme rigoureux et éthique.

Selon lui, les journalistes doivent être capables de repérer les discours haineux, qu’ils soient diffusés par des interlocuteurs, des sources d’information ou via les réseaux sociaux. «Il est impératif de savoir comment les signaler, les dénoncer et contribuer à leur suppression, notamment en exploitant les mécanismes de modération existants sur les plateformes numériques», a-t-il précisé.

David Kalenda a également abordé l’évolution technologique, notamment l’intelligence artificielle, qui permet aujourd’hui de générer ou manipuler des contenus à grande échelle. Il a présenté aux participants divers outils numériques capables de distinguer le vrai du faux, et ainsi renforcer la crédibilité du travail journalistique.

«Le but, c’est que ces jeunes journalistes, bien que nouvellement formés, deviennent des repères fiables dans leur communauté», a-t-il martelé. Pour cela, dit-il, il faut aller au-delà de la formation académique classique, en se mettant à jour sur les nouvelles technologies de l’information et les outils de vérification des faits.

Vendredi 18 avril 2025 - 11:14