Tribune : Quand la République devient un cercle fermé, le peuple a le devoir de dire NON

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Nharly Amisi, Coordonnateur PPRD/Schengen
Nharly Amisi, Coordonnateur PPRD/Schengen

Président Nharly AMISI K.M

La République démocratique du Congo traverse une période où les décisions majeures se prennent dans une opacité inquiétante. Au lieu d’une gouvernance ouverte, articulée autour des institutions et des citoyens, nous assistons à une concentration du pouvoir qui réduit la nation à un espace privé géré par quelques mains.

Et c’est précisément cela qui choque une grande partie des Congolais : voir la République traitée comme une affaire personnelle, là où elle devrait être un bien commun.

Un pouvoir qui contourne les institutions n’inspire plus confiance

Les orientations diplomatiques du pays semblent aujourd’hui guidées par des initiatives individuelles, prises loin du regard du Parlement et sans consultation des forces vives.

Dans un État qui se veut démocratique, contourner les institutions revient à affaiblir la nation elle-même.

Le pouvoir exécutif ne peut pas s’arroger le droit de parler au nom du peuple sans lui rendre des comptes.

Cette manière de gouverner ne traduit pas de la force : elle révèle une fragilité politique, un refus du débat et une peur de la transparence.

Comme le souligne Jean-François Bayart dans son analyse du néo-patrimonialisme, un État qui fonctionne comme un cercle fermé laisse transparaître une personnalisation du pouvoir au détriment de l’intérêt général.

La paix ne peut être un marché conclu dans l’ombre

L’Est du pays souffre depuis trop longtemps pour que l’on joue encore avec la question de la paix.

Toute négociation engagée sans explications claires, sans débat national, sans mandat populaire est une négociation suspecte.

On ne négocie pas l’avenir de 120 millions de citoyens dans une salle fermée, encore moins en imposant des accords dont personne n’a vu les termes.

Une paix véritable doit être débattue, définie et assumée publiquement. Le silence et l’opacité ne sont pas des stratégies de paix, mais des stratégies de contournement. Selon la Commission des Nations Unies sur la sécurité humaine (1994), la sécurité ne peut se réduire à des arrangements diplomatiques ; elle doit viser la protection effective des populations.

Les ressources minières : le patrimoine qui ne doit pas servir de monnaie politique

Les ressources naturelles de la RDC sont au cœur des convoitises régionales et internationales.

L’opposition constate avec inquiétude que certains choix diplomatiques semblent ouvrir la porte à des concessions dangereuses, faites au nom d’une paix incertaine. Le peuple congolais n’acceptera jamais que sa richesse serve de monnaie d’échange dans des arrangements géopolitiques flous.

Comme le rappelle Joseph Nye dans sa théorie du libéralisme institutionnel, la gouvernance internationale repose sur la transparence et le respect des institutions ; les ressources stratégiques doivent être gérées dans ce cadre pour préserver la souveraineté nationale.

La souveraineté ne se vend pas.La paix ne s’achète pas avec le cobalt, l’or ou le coltan.

 

Le peuple doit rester en alerte

Face à la centralisation du pouvoir, à l’opacité des négociations et aux risques de bradage économique, la vigilance citoyenne est indispensable. Les Congolais doivent rester attentifs, exiger des explications, et refuser les décisions prises en leur absence.

Un peuple silencieux est un peuple qu’on manipule. Un peuple informé est un peuple qui résiste.

 

L’heure n’est plus à la naïveté

La RDC n’a pas besoin d’arrangements privés, de signatures discrètes ou de diplomatie de couloir.

Elle a besoin d’un État fort, assumé, transparent et responsable.

Nous continuerons à dénoncer toute tentative de personnalisation du pouvoir et toute démarche qui compromettrait la souveraineté nationale.

Parce qu’une République n’appartient à aucun homme.

Elle appartient au peuple et le peuple congolais ne laissera plus jamais qu’on décide à sa place.

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Jeudi 4 décembre 2025 - 17:14