
Par Gabin K.
Le jour (de gloire?) est arrivé. Les Léopards jouent le tout pour le tout au stade Mohammed V de Casablanca pour tenter de s’arracher une place, 48 ans après, à la fête mondiale du ballon rond… au détriment des Lions d’Atlas. La donne est loin d’être simple. La RDC tient cependant des clés à même de la pousser à la qualification tant attendue par plus de 100 millions d’âmes qui y vivent. Voici les 5 clés du succès.
Défense compacte, milieu animé
A Kinshasa, lors de la première manche, la RDC et le Maroc se sont neutralisés sur la note d’un but partout, au terme d’un match très équilibré, contrairement à ce que d’aucuns pouvaient penser. Au Stade des Martyrs, les Marocains n’ont pas su vraiment dominer la partie, butés à un système défensif compact, avec un bloc bas, mis en place par Cuper.
Le technicien argentin a fait évoluer son équipe en bloc bas avec une telle capacité de se projeter très rapidement en phase offensive. A Kinshasa, le Onze de Cuper ont évolué comme une vraie équipe avec âme. Il a montré un visage très appréciable, grâce notamment à la paire Bastien-Kayembe, qui a donné vie à l’équipe avec son impact en milieu de terrain. Une vraie perle. Kayembe, c’est un peu du Ngolo Kante en petit format et Bastien sait casser les lignes. Ce duo est la première clé et va dicter le tempo du côté des Léopards pour la bataille dans l’entre-jeu.
Le bon choix entre Bakambu et Mbokani
Le duo d’attaque des Léopards, formé par Bakambu et Mbokani, peine à trouver la bonne formule pour faire mal aux défenses adverses, le cas échéant celle des Lions d’Atlas. Individuellement, c’est fort mais en tant que complices, ça tarde encore.
A Kinshasa, le vendredi dernier, on a senti un Bakambu plus libéré avec Malango. De même, Mbokani joue mieux sans l’attaquant de l’OM. Clairement, Mbokani et Bakambu ensemble, c’est brouillon. Ça l’est encore plus à l’heure actuelle où Cuper impose sa marque défensive. Il est peut-être temps de tenter autre chose.
Avec la panoplie d’excentrés (Wissa, Kakuta, Elia, Akoli, Bongonda, Bolasie…) qui composent l’effectif de Cuper, il est possible de revenir à 3 en attaque. Une inquiétude: ne serait-ce pas très risqué de chambouler un plan de jeu habituel? Surtout que chez le technicien argentin, réputé pour son jeu à vocation défensive, le 4-4-2 semble sacré.
La clé, sans nul doute, c’est de changer les hommes. En attaque, Bakambu ou Mbokani mais pas les deux à l’entame. Il faut donc faire le bon choix. Mbokani semble partir favori pour être aligné d’entrée, fort de son capitanat et de son statut de meilleur buteur des Fauves congolais lors de ces éliminatoires.
Ne pas encaisser dans les 25 premières minutes
A défaut de reproduire la copie de Kinshasa, en ouvrant le score matinalement, les Léopards se doivent de ne pas prendre de but dans les 25 premières minutes. C’est capital pour faire douter les Marocains qui, sûrement, vont démarrer la rencontre en trombe, cherchant à se mettre à l’abri le plus tôt possible. Les en empêcher, va semer le doute dans le camp adverse et, peut-être, pousser aux adaptations improvisées.
C’est alors que les Léopards peuvent surgir, sortir leurs griffes et bondir pour marquer ce but obligatoire. Oui, les hommes de Cuper doivent marquer au moins une fois s’ils veulent se rendre au Qatar, car, dans la zone Afrique, la règle du « but marqué à l’extérieur compte double en cas d’égalité au score après deux confrontations » est encore en vigueur, contrairement à la zone UEFA (Europe). Donc, ce soir, si la RDC ne marque pas, elle est d’office éliminée… peu importe ce que fera le Maroc.
Maîtriser le chaudron de Mohammed V
Ce mardi soir, le stade Mohamed V fera le plein, la mesure portant suspension de ces deux tribunes ayant été levée. C’est donc dans un chaudron que les Léopards vont évoluer. Comme à l’accoutumée, les supporters marocains vont mettre du feu en usant de toutes les méthodes pour déranger le moral des Congolais. C’est un secret de polichinelle que tous les coups sont permis quand on joue contre les équipes de l’Afrique du Nord chez elles: ça chante çà et là, la présence des lasers pour déconcentrer, des fumigènes, etc.
Aux Léopards d’en prendre conscience et d’avoir un moral très fort, au zénith, pour ne pas se laisser dépasser par les évènements. Nos Fauves peuvent aussi compter sur la mobilisation de la communauté congolaise du Maroc qui sera bien représentée au stade Mohammed V ce mardi soir.
Jouer avec insouciance
Les Léopards, qui se surmotivent pour réécrire une des plus belles pages de l’histoire de la sélection nationale, n’ont d’autres choix que de jouer leur carte à fond et en toute insouciance. Insouciance, oui. C’est le risque à prendre. Ne dit-on pas que celui qui ne risque rien, n’a rien?
A l’insouciance doit s’ajouter le courage. Heureuse coïncidence: l’incarnation du courage est dans les vestiaires des Léopards: Mukoko Amale qui, plus est, évolue au Maroc (à El Jadida) et connait bien les petits secrets des stades du Royaume chérifien. « Si 4 Léopards sur 11 jouent avec son état d’esprit, le Maroc ne nous bat pas », a confié un supporter du Onze national.
XI probable face au Maroc
Kiasumbwa – Mukoko Amale, Chancel Mbemba, Marcel Tisserand, Arthur Masuaku – Edo Kayembe, Samuel Bastian – Yoan Wissa, Meschack Elia – Ben Malango, Mbokani.