
Par Gabin K.
Réputée pour être une fervente partisane de Joseph Kabila, ancien Président de la RDC, la chanteuse Tshala Muana a sans nul doute changer de camp... comme de nombreux politiciens d'ailleurs jadis membres du Front commun pour le Congo (FCC).
La Reine de Mutuashi a chanté à l'honneur du Président Félix Tshisekedi. Impensable, il y a à peine 2, 3 mois quand l'opinion attendait découvrir le contenu de son opus annoncé et intitulé «Luambo, mboka ebebi», après que l'artiste ait fait tabac avec «Ingratitude». Cette dernière œuvre, publiée peu après la rupture de l'alliance FCC-CACH, a valu à Tshala Muana une interpellation par les services de sécurité, tant elle a été perçue comme une insulte ou outrage au Chef de l'Etat.
Ça, c'était hier. Aujourd'hui, l'artiste est visiblement de plein pied dans le camp tshisekediste. En témoigne, son nouveau morceau «Fatshi béton» chanté entièrement en tshiluba.
Au travers de cette nouvelle chanson, au rythme de son mutuashi adulé, Tshala Muana appelle à un soutien indéfectible au «lion» qu'est Félix Tshisekedi qu'il présente comme «homme solution» qui est en train de redresser le pays. Elle souligne, dans cette œuvre, que grâce au fils du Sphinx, la nuit s'est déjà dissipée et il ne reste plus que les brouillards.
Quoi que de la tribu Luba comme le Président de la République, la Reine de Mutuashi s'est montrée hostile au tribalisme, martelant sur le fait que «Félix Tshisekedi n’est pas injuste. C’est le Président de la République à nous tous. Il n’est pas pour la tribu. Il est pour toute la nation».
Elle a aussi chanté: «La personne qui place Dieu devant tout, Dieu ne l’abandonne pas. Quelle que soit la longueur ou la durée de la nuit, le soleil apparaîtra. Le lion est sur le chemin, soutenons-le. Dieu qui a créé les humains, a créé les temps. Les enfants de Dieu ne peuvent pas rater, ce temps est du fils de "plein le fauteuil" (Etienne Tshisekedi, NDLR), le temps des enfants de Nsanga Lubangu».
Dans l'opinion, le morceau de Tshala Muana fait grand bruit. Il est diversement interprété par des observateurs dont les plus avertis estiment qu'étant artiste, la Reine de Mutuashi bénéficie de cette liberté d'esprit de chanter, d'une part, pour quiconque sollicite ses services; et de l'autre, pour toute personne dont les œuvres salvatrices pour la société méritent d'être racontées et immortalisées au moyen de la chanson.
Fort de ce second argument, ces observateurs ont rappellé que dans le passé, Tshala Muana a chanté pour Mobutu, les Kabila père et fils, Moïse Katumbi, Ngoyi Kasanji, François Muamba, Lubaya… Toutes ces personnalités ne partageant d'ailleurs pas les mêmes convictions politiques.
Aussi, nombreux sont ceux qui se convainquent que la chanson «Fatshi béton» est un moyen pour son auteure, accusée, à tort ou à raison, de s'opposer au régime de son frère Tshisekedi, de se racheter et de se réconcilier avec le Grand Kasaï où le Chef de l'Etat se trouve présentement en tournée.