![Des détenus à la Prison de Demba dans la province de Kasaï Central [photo d’illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-06/IMG-20250607-WA0001.jpg?itok=OJZWI_7d)
Par Prehoub Urprus
Le Comité exécutif de l’OLPA -Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique- a adressé, ce vendredi 6 juin 2025, une protestation officielle au Secrétaire Général du ministère de la Justice et Garde des sceaux, suite aux violences infligées à Faustin Kabamba, journaliste à la Radio Demba Diyi Dimue, dans la province du Kasaï-Central.
Dans cette correspondance, l’OLPA déplore un traitement "cruel et dégradant" infligé au journaliste, le 24 mai dernier, alors qu’il enquêtait sur les conditions carcérales et des pratiques de monnayage des visites à la prison de Demba, localité située à 65 km de Kananga.
Selon le récit de l’OLPA, Faustin Kabamba avait obtenu l’autorisation formelle de la directrice de la prison, Mme Brigitte Kapinga, pour visiter les pavillons des détenus. Pourtant, un gardien en tenue de la Police nationale congolaise lui a interdit l’accès, au motif qu’aucun "frais d’accès obligatoire" n’avait été versé. L’altercation a rapidement dégénéré en agression physique. Jeté à terre et roué de coups alors qu’il tentait d’interviewer des détenus, le journaliste a subi plusieurs lésions à l’oreille, à la poitrine et au dos, nécessitant son admission au centre de santé de Lusanga pour des soins urgents. Il a également perdu un dictaphone et un téléphone lors de l’incident.
L’OLPA rappelle, dans sa lettre, que "l’accès aux sources d’information est garanti par la loi" et considère cet acte comme une "violation grave de la liberté de presse", contraire aux engagements nationaux et internationaux de la RDC -République démocratique du Congo-, en matière de droits humains.
L’organisation appelle le ministère de la Justice à ouvrir "une action disciplinaire et/ou pénale" contre tout agent impliqué dans cette "démarche liberticide".
Cet incident relance le débat sur la protection des journalistes dans les zones rurales, et le respect des droits professionnels dans les établissements pénitentiaires en RDC.