![Les drapeaux des États-Unis et l'union européenne [photo d'illustration]](/sites/default/files/styles/media_interne_1280x720/public/2025-06/IMG-20250613-WA0017.jpg?itok=Sly8PTq0)
Par Gloire Balolage
Du 11 au 13 juin 2025, la ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, a accueilli la DRC Mining Week, le plus important rassemblement des acteurs du secteur minier de la région. Cette édition a été marquée par la présence de plusieurs délégations étrangères, notamment américaines et européennes, qui ont affiché des approches différentes sur les minerais de la RDC.
Les Américains misent sur l'exploitation minière
La délégation américaine, conduite par l'ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, a été très attendue à la DRC Mining Week. Les États-Unis souhaitent diversifier leurs sources d'approvisionnement en minéraux nécessaires aux technologies de pointe, tels que le cobalt, le coltan et le lithium, dont la plupart des gisements se trouvent dans l'est de la RDC. Pour y arriver, Washington cherche à rétablir la paix dans l'est de la RDC et à négocier un accord avec Kinshasa sur les minerais.
Cet accord devrait permettre aux États-Unis d'accéder aux minéraux stratégiques de la RDC, en échange d'un soutien à la résolution du conflit avec l'AFC/M23. La société américaine KoBold Metals a déjà fait part de son intérêt pour le gisement de lithium à Manono, dans le Katanga. Les Américains ont également investi plus de 6 milliards de dollars dans le corridor de Lobito, la rénovation de cette ligne ferroviaire allant de la Zambie à l'Angola, via la RDC.
Les Européens privilégient les chaînes de valeurs
Les diplomates européens, quant à eux, ont privilégié une approche différente. L'UE -Union européenne- souhaite concrétiser le partenariat stratégique sur les chaînes de valeurs signé avec la RDC en 2023. Des dizaines d'entreprises européennes, telles que la franco-belge Umicore, ont répondu à l'appel de la DRC Mining Week. Bruxelles cherche à accélérer le processus de recyclage, de mécanique et d'échanges de savoirs, avec l'objectif de montrer que l'UE veut agir selon des standards durables aux côtés du gouvernement et de la société civile.
Parmi les projets en préparation, la signature d'un accord entre le ministère congolais des Mines, le Musée royal d'Afrique et le Bureau français de recherches géologiques et minières (BRGM), pour un soutien à la numérisation et la gestion par l'État congolais des archives minières.
Deux approches pour un même objectif
Les approches américaine et européenne peuvent sembler différentes, mais elles convergent vers un même objectif : celui de tirer parti des richesses minières de la RDC, tout en respectant les standards de durabilité et de responsabilité. La DRC Mining Week a ainsi offert une plateforme pour que les acteurs du secteur minier, les gouvernements et la société civile puissent échanger et trouver des solutions pour un développement durable.
La RDC Mining Week a montré que la RDC est un acteur clé dans le secteur minier africain et que les partenaires étrangers sont prêts à investir et à collaborer pour tirer parti de ses richesses. Reste à savoir comment ces ambitions seront concrétisées et quels seront les bénéfices pour la population congolaise.