
Par Gratis Makabi
Le Prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege a adressé une correspondance, ce lundi 28 novembre 2022, à l'organisation des Nations Unis, sur l'impératif de la mise en œuvre du remise de sanctions.
Dans sa déclaration, le médecin responsable de l'hôpital Panzi de Bukavu a fait savoir qu'il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés.
"Alors que le groupe armé terroriste M23 soutenu directement et indirectement par les Forces rwandaises de défense (RDF) est aux portes de Goma, au Nord-Kivu de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation humanitaire déjà catastrophique se dégrade encore davantage, faisant augmenter le nombre de déplacés internes à presque 6 millions de personnes. Suite à cette énième agression, la population civile vit dans la peur et est à nouveau acculée à prendre le chemin de l’exil pour fuir la violence. Des femmes doivent accoucher dans des conditions dramatiques le long des routes, d’autres sont enlevées et violées collectivement par des éléments en uniforme dans un climat de violations graves et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire", a-t-il indiqué.
Et le Dr Mukwege d'ajouter : "C’est dans ce contexte que nous saluons les efforts de l’Angola visant à mettre fin à la violence et à faire taire les armes au Nord Kivu mais que nous regrettons que le M23 ne respecte pas les termes du communiqué du Mini-Sommet sur la Paix et la Sécurité dans la région Est de la RDC ni l’ultimatum de Luanda du 23 novembre en refusant de se retirer des zones qu’il contrôle, fragilisant la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours. En effet, la situation n’a pas évolué sur le terrain alors que ce Sommet avait décidé non seulement la cessation des hostilités mais aussi le retrait des territoires occupés. Face à cette situation sécuritaire critique, son impact humanitaire considérable et l’impasse politique, il est surprenant de constater que les armes mises à la disposition de la Force de la MONUSCO soient moins performantes que celles du M23, mouvement pourtant dissout, désarmé et cantonné en 2013 au Rwanda et en Ouganda. Comment ce mouvement terroriste a-t-il pu se réarmer? Il est urgent que sa chaîne d’approvisionnement en armes et munitions soit établie et que les pays impliqués subissent la rigueur des sanctions telles qu’elles sont prévues dans la résolution 2641 des Nations Unies".
Il a, en outre, fait savoir que toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade.