Débat sur la congolité : un des rédacteurs de la Constitution, Bob Kabamba opposé à la politique d'exclusion !

Par Edmond Izuba

Le professeur Bob Kabamba n'est pas allé par le dos de la cuillère réagissant vigoureusement dans le débat en cours autour de la congolité. Ce rédacteur de la Constitution en vigueur en République démocratique du Congo met le régime Tshisekedi en garde sur la dangerosité de ce débat. Cette prise de position limpide et publique a été exprimée à l'occasion d'une formation des coordonnateurs provinciaux du parti "Ensemble pour la République" de Katumbi.

Ce professeur de sciences politiques apparaît comme un démineur qui vient nettoyer cette semence de la division plantée en toute irresponsabilité par des pyromanes sans idéal pour le pays.  Dans un élan d'exclusion qui cible un potentiel candidat à la prochaine présidentielle Moïse Katumbi, les pyromanes voudraient que soit inscrit dans la Constitution une disposition qui exclut  tous les Congolais qui sont nés de l'un des parents qui ne serait pas Congolais. "Ne peut briguer les fonctions de président de la République que des Congolais nés de père et de mère congolais", se délectent ces pyromanes dans une insouciance déroutante.

Noël Tshiani et une clique de députés qui soutiennent mordicus cette proposition se butent finalement à un interlocuteur valable, en plus des équipes robustes qui entourent le Chairman.

Un scientifique de renom !

Le politologue respecté et reconnu par tous est connu comme l'un des géniteurs de l'actuelle Constitution en vigueur en RDC promulguée le 18 février 2006. Il rappelle  que cette question était déjà débattue dans les années 1960. Lors de l'élaboration de l'actuelle Constitution, la question était non seulement soulevée mais des réponses appropriées étaient apportées. "Beaucoup de pays qui ont adopté cette idée ont fini par une situation chaotique. Le Congo n'a pas besoin de revenir en arrière", assène l'éminent politologue doublé de juriste.

Et de poursuivre : « Je suppose que pour ceux qui sont partisans de la  congolité c’est une question d’opportunité politique. Les hommes politiques  lorsqu’ils y a une opportunité ils essaient de la saisir et pouvoir exister sur cette problématique-là ».

Le politologue de renom a laissé entendre que cette question fait aussi référence à celle de double nationalité. Les deux questions, a-t-il martelé, sont intrinsèquement liées.  Professeur Kabamba rappelle que ces dernières sont considérées comme des articles  conflictogènes  et souvent mis à l'écart.

En République démocratique du Congo, les réformes électorales qui devront être engagées dans les jours à venir viseraient notamment à éliminer des potentiels candidats à la  prochaine présidentielle. Ce qui risque de provoquer des remous au sein de la coalition de l'Union sacrée.