
Par Gabin K.
Sur initiative de Mgr Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, l’ex-Elisabethville est, depuis hier mardi 17 mai 2022, le théâtre d’un Forum de réconciliation entre les leaders politiques originaires de la région du Katanga, aujourd’hui démembrée en 4 provinces: Tanganyika, Haut-Lomami, Lualaba et Haut-Katanga.
Le lancement de ces assises a coïncidé avec la première sortie médiatique post-prison d’Eddy Kapend, lui aussi originaire du Katanga, mais qui n’a pas été convié au Forum. Aide de camp de l’ancien Président Congolais M’zee Laurent-Désiré Kabila, abattu dans son cabinet de travail le 16 janvier 2001, Kapend a été reconnu coupable de l’assassinat du tombeur de Mobutu et condamné à perpétuité, avant de bénéficier d’une grâce présidentielle en janvier 2021 et de quitter la prison après 20 ans de séjour carcéral.
L’occasion faisant le larron, le Colonel Eddy Kapend a placé un mot sur ce forum qui «doit élargir son thème». Il a proposé à Mgr Fulgence Muteba de rectifier le thème en ces termes: «Frères et sœurs un jour, frères et sœurs pour toujours, avec tous les Congolais». «On ne doit pas oublier que le Katanga fait partie du Congo et en fera toujours partie. La véritable réconciliation, c’est celle du peuple avec lui-même dans toute sa diversité socio-culturelle, pas celle des politiciens qui ont des intérêts divergents», a expliqué l’un des hommes de confiance de M’zee Kabila dont le rôle a été fondamental pour renverser Mobutu le 17 mai 1997.
Et de fustiger: «les politiciens Katangais sont les premiers à diviser le peuple Congolais, mais aussi le peuple Katangais. Il faut seulement entendre leurs discours pour s’en convaincre. Ils ont hypothéqué, bradé sinon vendu toutes les richesses minières aux étrangers à vil prix». Puis: «Les politiques qui ont des agendas cachés ne peuvent pas aider à reconstruire une réconciliation véritablement nationale. Ils se nourrissent des divisions populaires pour régner sur les communautés».
D’où son appel à «privilégier la cohésion nationale pour lutter ensemble contre l’ennemi du Congo, qui ne jure que par la balkanisation du pays».
Cet appel, Kapend le lance à «tous les Congolais», convaincu que «préserver l’unité du pays est un devoir sacré pour chaque Congolais et chaque Congolaise». «Je sais que certains de nos frères voudraient une unité à géométrie variable, selon les espaces socio-culturels et linguistiques. Non, il nous faut un Congo uni et fort dans ses limites de l’indépendance du pays», a-t-il tranché.