RDC : impatient, Tshisekedi hâte de démarrer les réformes pour commencer très vite le travail !

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Le chef de l'État, Félix Tshisekedi lors d'un point du briefing tenu, jeudi 23 février à Kinshasa
Le chef de l'État, Félix Tshisekedi lors du briefing tenu, jeudi 23 février à Kinshasa

Par la Rédaction

C'est une première depuis son investiture, il y a trente-deux (32) jours, que le Président de la RDC -République démocratique du Congo-, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, se prête à l'exercice de redevabilité, dans le traditionnel briefing presse organisé, ce jeudi 22 février, au studio Maman Angebi de la RTNC -Radio Télévision nationale congolaise-.

Face à la presse, c'est un Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo serein, détendu et patient, qui a étanché la soif des journalistes sur toutes les questions d'actualité du pays. Cela, même s'il s'est tout d'abord montré impatient à démarrer le travail, afin d'assurer la stabilité des institutions et de réfléchir sur des réformes à apporter en perspectives. 

Preuve de sa ferme volonté de marquer dans les annales de l'histoire de la RDC son nouveau mandat, avec des actions de grande envergure.

"La diplomatie est effective"

Sur le plan diplomatique, Félix Tshisekedi a montré de bons signes qui prouvent la bonne santé de la diplomatie congolaise. Un travail de longue haleine qui porte ses fruits.

"J'ai le plaisir de vous annoncer que la RDC, pour la première fois de son histoire, fera partie de la Commission Paix et Sécurité de l'UA -Union africaine-. Pour la première depuis très longtemps, nous allons pouvoir faire partie du Conseil de Sécurité des Nations unies, dans l'exercice 2026-2028. C'est aussi de l'acquis. La RDC est candidate aussi à la Commission des droits de l'homme des Nations unies de Genève. Le travail diplomatique continue. Sur le plan sécuritaire, nous avons eu beaucoup de discussions en bilatéral et multilatéral", a souligné Félix Tshisekedi.

Et de poursuivre : "La réunion convoquée par le Président João Lourenço nous mettait aux prises avec nos adversaires. Celle-là n'a pas donné de résultats. J'ai redit avec force la position qui était celle de la RDC, notre agresseur est toujours parti dans ses manipulations et mensonges habituels. Qu'à cela ne tienne, un autre rendez-vous a été proposé par le Président João Lourenço, celui de nous rencontrer séparément. Si tout va bien, le mardi 27 février prochain, je serai reçu à Luanda par le Président João Lourenço, notre champion de l'UA en matière de paix, désigné par l'UA d'être le médiateur dans cette crise injuste nous imposée par notre voisin."

 Les efforts des USA salués

Dans la foulée, le Chef de l'État a loué les efforts de Washington, très actif dans les efforts diplomatiques, pour essayer de juguler cette crise. 

"Je les félicite et j'en profite pour demander à l'opinion de rester mobilisée et sereine, et de ne pas s'en prendre aux pays amis, qui font des efforts pour nous aider. Je ne crois pas que ça soit une très bonne idée de s'en prendre aux édifices des représentations diplomatiques des pays amis. Mais c'est légitime de faire des manifestations de colère", a-t-il insisté

Pas de négociation avec le M23

Félix Tshisekedi a été ferme et a rejeté toute discussion avec les terroristes du M23. Mais il est plutôt optimiste de discuter avec le Rwanda, pays agresseur de la RDC, non sans condition.

"Par rapport à la négociation, même en situation de conflit extrême, les contacts demeurent toujours. J'en ai pour preuve l'Ukraine et la Russie. Même si ce n'est pas direct, c'est par des forces interposées que cela passe. Ce n'est pas du tout inhérent à la seule crise congolaise à l'est (...) La RDC rejette ces négociations. C'est que le Rwanda s'est caché derrière le M23. Je ne discute pas avec le M23. Les discussions, je les veux avec le Rwanda, parce que c'est lui mon agresseur.", a déclaré le Président de la République.

Dans le même ordre d'idée, Félix Tshisekedi a reconnu n'avoir eu aucun contact avec le M23, refusant catégoriquement de les recevoir.

Le Chef de l'État a aussi, dans ses dires, condamné toute discrimination dans les communautés, tensions et divisions.

"Nous sommes un pays souverain, nous sommes capables de défendre nos concitoyens et en mesure de les sécuriser. Je suis le seul si pas le premier Président de la RDC à avoir dit haut et fort, en parlant des Banyamulenge, j'élargis même à tous les Tutsi, que ce sont nos compatriotes. J'en ai assez de ce discours qui consiste à discriminer ces populations, et à donner ainsi l'occasion au régime barbare du Rwanda, de nous envahir sous les fallacieux prétextes", a-t-il condamné.

En sa qualité de Commandant suprême des FARDC -Forces Armées de la République démocratique du Congo- et de la PNC -Police nationale congolaise-, Félix Tshisekedi a mis en garde contre tout type de collaboration avec les FDLR.

"Tout officier qui s'exposerait à ce genre de méfaits, sera poursuivi et condamné. Il y a un général qui a été arrêté pour soupçon. Ce n'est pas par peur du Rwanda que nous le faisons. Vous avez parlé des 9 pays voisins que j'ai été visités, je les avais promis que chez moi au Congo, je n'entretiendrai jamais une force quelconque qui déstabiliserait mes voisins. J'y tiens, malgré l'hostilité du Rwanda à notre égard. Si on nous veut la guerre, on fera la guerre."

"Accord UE-Rwanda, encouragement donné au voleur"

Félix Tshisekedi a dénoncé l’accord entre l’UE -Union européenne- et le Rwanda, sur la création de la chaine de valeur pour les minerais stratégiques et critiques.

"L'Union européenne, j'espère qu'elle ne va pas jouer ce jeu-là. L'UE ce sont des Haut-fonctionnaires. La RDC, nous n'allons pas nous arrêter-là. Nous allons user de toutes les voies diplomatiques et judiciaires, pour empêcher et faire annuler cet accord, qui a été signé. C'est un très mauvais début qui indique que l'UE est très mal engagée, comme si elle nous faisait la guerre par procuration. Encouragement donné au voleur est très dangereux pour la paix dans la région", a fustigé Félix Tshisekedi.

Pas de cumul des fonctions ni deux émoluments

De la question sur les affaires courantes par les ministres, Félix Tshisekedi a rassuré qu'il ne sera pas question de toucher deux émoluments. "Ceux qui restent au gouvernement se font remplacer à l'Assemblée nationale, par leurs suppléants pendant ce temps, jusqu'au moment où il y aura un nouveau gouvernement", a-t-il dit.

Renégociation du contrat chinois

Même la question sur la renégociation du contrat chinois s'était invitée dans les échanges entre le Président de la République et la presse. L'occasion a été pour Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de répondre à l'absorption des milliards disponibles. "Nous avons examiné ce qui avait été fait avant nous. Nous avons constaté que c'était très mal fait et au désavantage de la République. Secundo, de l'argent a été décaissé. Cet argent n'a rien fait, mais cela a fait la richesse de certaines personnes, qui, aujourd'hui, sont dans l'opposition pour certains, pour déstabiliser la RDC. Nous avons revu les choses, nous les avons rééquilibrées dans un contexte gagnant-gagnant. Aujourd'hui, nous sommes convaincus, ce qui va se passer sera profitable à la République.", a rassuré le Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Vendredi 23 février 2024 - 07:14