Guerre d’agression rwandaise en RDC : À Goma et Bukavu, blessures et épidémies s'enchaînent dans un silence assourdissant (Gouvernement)

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Patrick Muyaya Katembwe,  ministre de Communication,  Médias et porte-parole du Gouvernement congolais
Patrick Muyaya Katembwe, ministre de Communication, Médias et porte-parole du Gouvernement congolais

Par Prehoub Urprus

Tandis que les projecteurs restent braqués sur les négociations diplomatiques, une autre réalité s’écrit dans le sang et la fièvre à l’Est de la RDC -République démocratique du Congo-. Lors de la 41ᵉ réunion du Conseil des ministres, ce vendredi 25 avril 2025, la ministre d’État ministre de l'Éducation nationale, Raïssa Malu, a, au nom du ministre de la Santé, Roger Kamba, tiré la sonnette d’alarme : l’urgence n’est plus seulement sécuritaire, elle est aussi sanitaire.

Dans un compte-rendu lu par le porte-parole du Gouvernement, le ministre Patrick Muyaya, a-t-on appris, à Goma, entre le 15 et le 24 avril, les hôpitaux ont vu affluer 68 blessés par balle. Des victimes de violences armées, souvent transportées au péril de leur vie, parfois dans des structures débordées, parfois sans même parvenir jusqu’aux portes d’un dispensaire. Les soignants, eux, luttent avec ce qui leur reste : du courage et trop peu de moyens.

Dans cette atmosphère pesante, la menace épidémique s’ajoute au chaos. La ville recense 318 cas suspects de Mpox, dont 122 confirmés en laboratoire, et 270 cas de rougeole, en à peine dix jours. Les campagnes de vaccination, déjà fragiles, sont entravées par les affrontements et les déplacements massifs de population.

Le tableau n’est pas plus réjouissant à Bukavu, poursuit le ministre de Communication et Médias. Là-bas, 46 nouveaux blessés ont été admis dans les hôpitaux, mais quatre d’entre eux n’ont pas survécu. Mpox frappe également : 438 cas suspects recensés et trois décès signalés. La rougeole, elle aussi, fait des ravages, avec 131 cas et quatre décès.

Raïssa Malu salue le dévouement des équipes médicales et de quelques partenaires humanitaires, qui continuent d’intervenir malgré l’insécurité et le manque criant de ressources. Mais sur le terrain, les cris d'alerte se multiplient. Les infrastructures sont meurtries, les médicaments viennent à manquer, et le personnel soignant opère dans des conditions indignes, souvent au mépris de leur propre sécurité.

Pendant ce temps, les populations déplacées, errant entre espoir et désespoir, deviennent les premières victimes de cette double crise. Sans accès aux soins préventifs, exposées aux épidémies et aux violences, elles survivent tant bien que mal dans l’ombre des tractations politiques.

Samedi 26 avril 2025 - 08:22