Breaking News

12ème Conférence des gouverneurs à Kolwezi : le ministre Patrick Muyaya réclame un front uni pour la communication républicaine

Catégorie
Image
Le ministre de la Communication et Media, porte-parole du Gouvernement de la RDC devant les Gouverneurs à Kolwezi, dans la Province de Lualaba
Le ministre de la Communication et Media, porte-parole du Gouvernement de la RDC devant les Gouverneurs à Kolwezi, dans la Province de Lualaba

Par Serge Mavungu

Le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement de la République, Patrick Muyaya Katembwe, est intervenu à la troisième journée de la 12 ème session de la conférence des Gouverneurs de province, qui se tient à Kolwezi, dans le Lualaba, jeudi 12 juin 2025 au Village de congrès.

Le ministre Muyaya a, profitant de ce grand rendez-vous de la décentralisation, sensibilisé tous les gouverneurs de province et leurs délégations sur le bien-fondé de la coordination de la communication républicaine.

Il a, à cette occasion, indiqué aux gouverneurs que la communication est comme la sécurité. «Je voudrais d’abord remercier le Vice-premier ministre de nous associer à ces rencontres, qui, à mon avis, sont cruciales pour le développement de notre pays. On sait qu’elles regroupent ceux qui représentent le Président de la République en province. L’idée, c’était de faire une courte communication sur une matière qui, pour nous, en ces temps du XXIe siècle, revêt un niveau véritablement stratégique. En l’occurrence, la communication dans un pays qui est constamment, ou qui fait face constamment à des crises considérables. Et, en période de crise, lorsque la communication n’est pas bien appréhendée, lorsqu’on n’est pas en mesure de la faire à temps, on n’est pas toujours en mesure de gérer les conséquences qui viennent après. L’idée ici, c’est donc d’aider les gouverneurs de province principalement, parce qu’ils ont aussi en charge la sécurité, à considérer la communication comme la sécurité. Lorsqu’il s’agit de questions sécuritaires, je pense que lorsque les lignes sont tracées, les gens ne s’en écartent pas», a expliqué le ministre Patrick Muyaya.

À l'en croire, la communication est bonne lorsqu’on arrive à anticiper; car, elle permet à l’acteur de dire ce qu’il souhaite, plutôt que de réagir lorsqu’il n’est plus temps de parler. 

«Dans un pays constamment confronté à des crises, où vous avez parfois une crise sécuritaire, ou des crises dues à des phénomènes naturels, mais qui s’étendent, parfois, au défi permanent que nous avons pour lutter, par exemple, contre des maladies invalidantes, contre les maladies des mains sales, il est important que vous puissiez avoir un dispositif qui vous permette de bien communiquer. Alors, communiquer ici, ça veut dire trouver des mécanismes qui vous permettent d’atteindre vos populations. Aujourd’hui, cela devient complexe, parce que la parole publique est une parole challengée», a-t-il indiqué.

L'occasion faisant bien son larron, le ministre de la Communication et Médias a évoqué la place des médias publics -RTNC, ACP et RENATELSAT- dans la médiatisation et la communication de l’image de nos 26 provinces. Patrick Muyaya, avec l’appui du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lokoo, tient à accélérer l’implantation des médias sous sa tutelle dans les nouvelles provinces, et à moderniser les stations provinciales des 11 anciens chefs-lieux.

«Au-delà de ce que nous avons à Kinshasa comme télévision nationale, nous avons commencé un processus de modernisation, qui, pour nous, n’en est qu’à 10 ou 15 % de ce que nous avions prévu. Nous devons venir en provinces. Parce que la difficulté que nous avons, par exemple, après les découpages, c’est qu’il n’existe pas de direction provinciale formelle au Lualaba. Dans les 11 provinces avant le découpage, il y en avait une à Lubumbashi qui couvrait la partie du Grand Katanga. Maintenant, nous devons nous assurer que dans le Bas-Uélé, le Haut-Uélé, et en Ituri, il y ait des stations provinciales véritablement créées», a-t-il affirmé.

Et d'ajouter : «Par station provinciale, nous pensons qu’il faut avoir au moins un bâtiment d’un à deux niveaux, qui permette d’avoir des studios capables de produire des informations locales. Pourquoi ? Parce que nous avons des difficultés. J’ai discuté, par exemple, avec le gouverneur du Bas-Uélé sur cette nécessité-là. Au niveau du Gouvernement, nous avons un plan. Nous allons travailler, évidemment, avec l’appui du VPM à l’Intérieur pour trouver des ressources qui nous permettent de nous assurer, par exemple, que la station provinciale de Lubumbashi soit viable. La viabilité, ici, c’est le cadre de travail

Dans le même ordre d'idée, le Porte-parole du Gouvernement Suminwa a rappelé aux gouverneurs les multiples dégâts qu’un pays peut connaître si la population n’est pas bien informée. Il a, à cet effet, donné l’exemple de la Covid-19, qui a tout bouleversé en 2020, partout à travers la République. «Nous aurions pu épargner des vies, si nous avions réussi pleinement une bonne communication, qui aurait pu contrer celle des personnes qui venaient dire “Qui dit vaccination, dit complot”. Que Bill Gates avait planifié un complot pour exterminer les Africains, d’où le refus de se faire vacciner. Ça, c’est un élément important.»

Concernant la RTNC -Radio Télévision Nationale Congolaise-, le ministre de la Communication et Médias a informé les 26 gouverneurs de province qu’il existe une loi ayant instauré une redevance perçue en province. Il est nécessaire d’engager une conversation à ce sujet.

Il a invité les autorités politico-administratives provinciales présentes à Kolwezi, à considérer l’Agence congolaise de presse au même titre que la Radio Télévision Nationale Congolaise dans leurs régions respectives. «Je ne sais pas si, dans vos bureaux respectifs, il y a au moins un représentant de l’Agence congolaise de presse. Car, c’est elle qui est, en fait, la principale source de toutes les informations liées à notre pays, la République démocratique du Congo. Mais parfois, on n’y prête pas assez attention. À l’époque, cela s’appelait AZAP, mais aujourd’hui, nous avons aussi entamé un travail de modernisation», a indiqué le ministre Muyaya.

Il a rappelé à l’attention des gouverneurs que la RDC doit disposer d’un circuit de communication bien défini. Avec l’accompagnement du VPM Jacquemain Shabani, le Gouvernement Suminwa mettra en place un dispositif permettant aux Congolais présents sur le territoire national d’être pleinement informés des décisions prises lors du Conseil des ministres ou d’autres réunions importantes des institutions du pays.

Il a exprimé le souhait d’avoir des canaux ou des réseaux permettant d’atteindre les populations dans tous les territoires. «L’idée que j’avais suggérée au Vice-premier ministre, c’est d’examiner la possibilité de créer des radios dans nos 145 territoires. Car parfois, certains de nos territoires comptent autant d’habitants que certains pays. Il y a donc un impératif urgent. C’est pourquoi, monsieur le Vice-premier ministre, nous nous rapprocherons de vos services, afin qu’après cette conférence, il soit possible d’avoir déjà une forme de plateforme nous permettant de commencer à diffuser les premières informations, mais aussi de travailler avec vos équipes, pour garantir l’existence de sites Internet opérationnels, de pages sociales bien gérées et de canaux de diffusion assurant la transmission correcte de l’information à toutes vos populations», a-t-il expliqué.

Comme pour le Gouvernement central, le ministre Muyaya a rappelé que la redevabilité, aujourd’hui au XXIe siècle, passe aussi par la communication. Il estime que, dans tout ce que font les gouverneurs et leurs services, au-delà des défis qu’ils rencontrent, il faut toujours veiller à définir un mécanisme clair et permanent de communication sur ce qu’ils réalisent, ainsi que sur ce qui est accompli par le Gouvernement central à travers eux et les différentes entités territoriales décentralisées.

«Ce n’est que de cette manière que nous pouvons nous assurer que les messages du pays passent, et que nous œuvrons tous dans une dynamique collective pour le développement de notre pays. La communication étant une discipline technique, nous restons disponibles avec nos équipes, pour examiner comment mettre en place un dispositif garantissant une circulation positive de l’information officielle, de la Présidence de la République jusqu’à la dernière entité territoriale décentralisée», a déclaré Patrick Muyaya.

Il a demandé aux gouverneurs d’appliquer la charte graphique adoptée par le Gouvernement central, afin que tous les services publics reprennent les règles graphiques fondamentales de la RDC : cartes de visite uniformisées, papiers à en-tête, sites web et autres documents identiques.

Vendredi 13 juin 2025 - 10:03