
Par Prehoub Urprus
Le gouvernement congolais hausse le ton contre Nairobi. Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a dénoncé l’attitude du Kenya, accusé d’offrir son sol à des initiatives hostiles à la République démocratique du Congo.
Interrogé par Top Congo FM, le VPM a fustigé la tenue, les 14 et 15 octobre, d’un conclave politique à Nairobi, sous la houlette de l’ancien Président Joseph Kabila. "Ce pays a déjà été identifié pour sa propension à accueillir des réunions qui projettent le chaos au Congo", a-t-il déclaré, dénonçant une atteinte à la stabilité nationale.
Jacquemain Shabani a annoncé que la question sera examinée "par les voies diplomatiques classiques", laissant entendre un possible réajustement des relations entre Kinshasa et Nairobi.
La réunion controversée a débouché sur la création du mouvement "Sauvons la République Démocratique du Congo", dirigé par Joseph Kabila et présenté par ses initiateurs comme une alternative pour "restaurer la démocratie et promouvoir la réconciliation nationale".
Le VPM Shabani y voit plutôt une tentative de déstabilisation, rappelant que certains participants "sont recherchés par la justice congolaise pour des faits précis". "Le gouvernement analysera les résolutions de cette réunion et prendra les dispositions nécessaires pour protéger la République, la population et le territoire", a-t-il insisté.
Pour rappel, ce nouvel épisode s’ajoute à une série de tensions diplomatiques entre Kinshasa et Nairobi. Le Kenya avait déjà suscité la colère des autorités congolaises après la création, sur son sol, de l’AFC -Alliance Fleuve Congo- de Corneille Nangaa et l’annonce unilatérale d’un consul à Goma. Sans oublier que, c’est également à Nairobi, qu’était né le CACH -Cap pour le Changement-, la plateforme politique qui a permis au Président Félix Tshisekedi d’accéder au pouvoir en 2019, avec le concours de Vital Kamerhe.