Par Prosper Buhuru
La Coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu a, dans une déclaration rendue publique, le 24 octobre 2025, exprimé sa profonde indignation face aux informations faisant état d’un conclave organisé par le groupe conduit par l’ancien Président Joseph Kabila et ses alliés, avec la facilitation supposée du régime kényan du Président William Ruto.
Selon cette structure citoyenne, le Kenya se serait progressivement transformé en une véritable "plateforme d’encouragement aux acteurs hostiles à la paix et à l’intégrité territoriale" de la République démocratique du Congo.
Dans cette déclaration, la Société civile du Nord-Kivu dénonce ce qu’elle qualifie de "maternité politique" du M23-AFC attribuée au Kenya. Elle estime que Nairobi offrirait aux auteurs de la déstabilisation armée de l’Est congolais des espaces de manœuvre et de coordination, au mépris de la souffrance des populations du Nord-Kivu.
Ainsi, la Société civile alerte l’opinion tant nationale qu’internationale sur les résultats présumés de réunions secrètes évoquées dans les informations reçues. Elle affirme craindre la création d’une nouvelle branche armée parallèle au M23-AFC, "destinée à tromper l’opinion et à contourner les mécanismes diplomatiques en cours, notamment la mise en œuvre de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU".
Dans le même document, la structure citoyenne regrette "l’absence totale de compassion pour les victimes des massacres, du génocide et des crimes de guerre subis depuis déjà trois décennies", ainsi que "la non-condamnation claire de l’occupation armée du territoire congolais par le Rwanda".
La Société civile du Nord-Kivu prend également ses distances avec la participation de Bienvenu Matumo, présenté comme représentant de la société civile lors du conclave évoqué. Elle précise que ce dernier "n’a aucun mandat ni qualité pour engager cette coordination", dénonçant ce qu’elle appelle une "usurpation grave".
En conséquence, la Société civile appelle le peuple congolais à se "désolidariser totalement de ce nouveau conglomérat d’acteurs politiques dont les agendas servent clairement les ennemis de la République". Elle recommande par ailleurs au Gouvernement congolais de suspendre sans délai ses relations diplomatiques avec le Kenya, en attendant une évaluation "objective de sa posture hostile" avant toute reprise de coopération.
La déclaration invite également les services de sécurité à renforcer la vigilance face à ce qu’elle considère comme de nouvelles manœuvres d’infiltration institutionnelle. Enfin, la Société civile du Nord-Kivu réaffirme sa mobilisation aux côtés de la population et sa détermination à défendre la souveraineté nationale ainsi que la dignité du peuple congolais.