
Par Serge Mavungu
Dans un communiqué rendu public, ce jeudi 24 juin 2021, la LUCHA s'étonne des explications tout aussi contradictoires et défectueuses fournies par le bureau de l’Assemblée nationale et des députés nationaux autour de 500 Jeeps SUV Palisade octroyées aux élus du peuple.
Pour cette organisation de défense des droits humains, les faits sus évoqués illustrent parfaitement la volonté manifeste pour la chambre basse du Parlement de cacher au peuple congolais toute la vérité sur cette affaire.
Ce scandale, selon la LUCHA, met en nu les pratiques mafieuses de corruption, d’achat de conscience, de gabegie, de gestion opaque et de répartition inéquitable des ressources publiques qui se poursuivent impunément au sein des institutions et ce, en dépit des engagements du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo à réprimer farouchement la corruption dans toutes ses formes.
"Cela contredit également l’engagement du vice-président de l’Assemblée Nationale, Jean-Marc Kabund, à réduire le train de vie des institutions dont le fonctionnement Consomme déjà plus de 70 % du budget national.
Il est inconcevable que la fourniture des moyens de transport à des députés nationaux qui n’en manquent pas et qui sont parmi les catégories socioprofessionnelles les mieux payées pour un rendement médiocre soit la priorité des autorités Congolaises", peut-on lire dans ce communiqué de la LUCHA.
Cela est fort révoltant et indécent lorsque le pays est confronté, renchérit-t-on, actuellement à une crise sanitaire de la COVID-19, à une crise humanitaire induite de l’éruption volcanique, des conflits armés dans l’Est et de la forte pauvreté de la population.
À titre d’exemple, les braves personnels de la riposte ont enregistré sept mois d’arriérés de salaire, et ont dû menacer de grève pour enfin être payé.
Attachée à la gestion saine des ressources et au principe de la distribution équitable des ressources de l’état, la LUCHA salue la vigilance de plus en plus accrue dans le chef du peuple Congolais qui s’est publiquement et farouchement opposé à l’octroi des jeeps aux députés nationaux.
Elle exige aux élus nationaux à renoncer rapidement et publiquement à ce don en signe d’attachement au combat pour la réduction du train de vie des institutions étatiques.
Un élu du peuple dit honorable doit faire preuve d’exemplarité. Cela a le mérite d’affirmer leur caractère éthique et de probité. Pour ce faire, la LUCHA félicite les députés Jean-Baptiste Kasekwa, Ados Ndombasi, Delly Sesanga, Néhémie Mwilanya et Juvenal Munubo pour s’être publiquement distancés de ce scandale (5 députés sur les 500 que composent l’Assemblée nationale
La LUCHA demande à l’Assemblée nationale et au Gouvernement de procéder à la vente publique de ces jeeps et de réinvestir ces fonds dans des domaines d'intérêt public et direct pour la population,
Elle en appelle urgemment l’Inspection Générale des Finances (IGF) de diligenter une enquête sérieuse pour déterminer l’origine des fonds et établir les responsabilités en cas de corruption ou toute autre forme d’infractions économiques. En outre, elle doit s’assurer que la procédure de passation des marchés publics a été scrupuleusement respectée.
Et au Président de la République de veiller au respect de la Constitution, comme le lui oblige l’article 69 de cette dernière, en s’abstenant de tout acte d’asservissement des autres institutions de la République. Caporaliser le Parlement est une violation grave de notre Constitution.