RDC-Budget 2022: la recherche scientifique, un facteur de développement pour un pays [Point de vue]

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les professeurs
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Par Patrick T Onoya

"Pour le Tiers-monde, [tel que la RDC], la recherche ne doit pas être un luxe. Elle constitue la première des conditions d’un développement maîtrisé localement", dit le Professeur Alain Ruellan.

L'efficacité d'un pays en développement ne se réduit pas au montant des crédits [du Fonds Monétaire international-FMI, par exemple ] qu'il peut recevoir, il faut aussi une gestion rationnelle et efficace des rares ressources humaines et l’utilisation intelligente de l’aide étrangère; là  sont des conditions tout aussi importantes, en particulier en Afrique francophone.

L’objectif premier de tous les pays en développement, tel que la RDC, est de sortir du "sous-développement".

Il n’y a pas d’avenir pour un peuple s’il ne dispose pas d’un minimum « d’indépendance », c’est-à-dire de moyens qui lui permettent de négocier avec des partenaires.

 La recherche doit contribuer à asseoir cette indépendance, en particulier dans les domaines de base que sont l’alimentation, la santé, les matières premières, l’énergie, les technologies modernes et la culture.

Ainsi, tous les pays en développement, tel que la RDC, ont besoin d’une recherche scientifique qui leur permette d’atteindre quatre types d’objectifs :

 

● Primo : Connaître leur propre milieu : physique, biologique, humain ; leurs richesses et leurs faiblesses, leurs potentialités et leurs manques ;

● Secundo : Apprendre à valoriser ce qu’ils ont et ce qu’ils sont. La science réalisée par une société, par un peuple, peut révéler à ce peuple comment utiliser au mieux le milieu où il vit, dont il vit, sans en détruire les richesses, les potentialités, qu’il s’agisse de l’écosystème forestier équatorial (richesses alimentaires, énergétiques, médicales...), des divers écosystèmes aquatiques ou des connaissances, des intelligences, pour adapter, voire pour créer, certaines technologies modernes ;

● Tertio : Acquérir, mettre au point, et pourquoi pas inventer des technologies en harmonie avec la culture des peuples concernés ;

● Quarto : Participer au progrès mondial des connaissances : ils auront ainsi accès, par eux-mêmes, à l’échange mondial des savoirs dont ils ont besoin pour leur propre développement. Ce quatrième objectif est tout particulièrement important.

Les buts à atteindre sont donc clairs et précis. Mais si la recherche scientifique pour le développement de ces pays, tel que la RDC, est finalisée et si les problèmes à résoudre sont particulièrement urgents, on ne saurait se contenter pour autant de la simple application de recherches faites ailleurs. Une telle attitude est en effet dangereuse.

SI certains « géants » — tel que l’Inde, le Brésil et le Mexique — ont acquis l’autonomie scientifique dans de nombreux domaines, tel n’est pas le cas de la grande majorité des autres pays dits "en développement " et, en particulier, de ceux de l’Afrique noire francophone.

Pour finir, voici notre constat :

En RDC, moins d'1% du budget de l'Etat en 2021 a été affecté à la recherche scientifique. Ce qui signifie que la recherche scientifique est encore un "luxe" dans notre pays. Pourtant, cela ne devrait pas être cas pour un pays qui se veut être sur le chemin de l'émergence selon la thèse émise par le Professeur Alain Ruellan présenté ci-haut.

Mais aussi, on constate que plus de 50% du budget de l'Etat est consommé par les institutions du pays. Tel est la configuration des finances de notre pays.

Par ailleurs, une interprétation simple de cette "mentalité budgétaire" est que, les politiciens congolais, quoique détenteur de diplômes de doctorat pour la plupart, préfèrent "jouer le jeu" du conformisme à une loi établi et non écrite qui a pour finalité de maintenir la RDC dans le sous développement malgré que ces derniers disent vouloir le changement dans leurs discours.

Mais pourtant, la recherche scientifique, à travers le monde, constitue un support indispensable à la bonne orientation des décisions politiques pour mener le pays vers le développement.

Ceci dit : "La volonté politique du CHEF de l'Etat ne suffit pas pour développer un pays ".

- Quid du modèle de développement [purement ] congolais ?

 

Bonne application!

Patrick T. Onoya

Lobbyiste Strategiste

(Source : extrait de la publication de Alain Ruellan,

Professeur de science du sol ; ancien directeur général de l’institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM).)

Lundi 28 juin 2021 - 11:24