
Par Edmond Izuba
L’Observatoire des dépenses publiques (ODEP), une organisation non gouvernementale de monitoring des dépenses publiques, a ouvert depuis ce lundi une table ronde à Kinshasa. Ces assises réunissent les services de l’Etat ayant dans leur charge le contrôle des finances publiques à travers le suivi de l’exécution du budget, et les membres de la société civile. Cette table ronde de cinq jours aura comme finalité la mise en place d’un vaste plaidoyer en faveurs de tous les contrôles en vue de contribuer à l’éradication de la corruption.
«L’importance de cette table ronde est de faire ensemble, société civile et les services de contrôle d’exécution du budget de l’Etat, une autopsie de ces services de l’Etat. Pourquoi ils ne fonctionnent pas comme il se doit? Qu’est-ce qui bloque? Quels sont leurs défis? Parce que nous ne pouvons pas faire un plaidoyer en leur faveur sans comprendre leurs désidératas. Parce que si le contrôle ne marche pas, rien ne va marcher dans le pays», a déclaré le Président du conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba.
Ce premier contact direct entre les membres de la société civile et l’administration de l’Etat permettra l’élaboration d’un cahier de charge à soumettre aux autorités, un document de base également pour sensibiliser la population et les partenaires de la République démocratique du Congo.
L’Association africaine pour la défense et la promotion des droits de l’homme salue l’initiative qui contribuera aux efforts du chef de l’Etat afin de mettre fin aux mauvaises pratiques opérationnelle depuis des années, qui ont causé du tort à la République. Les nouvelles pratiques qui se mettent en place doivent être consolidées et doivent concerner toutes les institutions.
«Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a créé un climat qui soit favorable au contrôle des finances publiques, favorable pour la société civile, mais aussi pour les institutions de contrôle. Vous voyez que l’Inspection générale des finances existe depuis bien longtemps, mais beaucoup de gens ne la connaissaient pas. Aujourd’hui grâce à cet environnement qui permet à cette institution de faire son travail, les gens sont en train de la connaitre ou de la découvrir. En même temps, les gens prennent de plus en plus conscience qu’ils ne peuvent plus toucher à l’argent de l’Etat comme on le faisait à l’époque. Cela a même des répercutions sur les recettes de l’Etat qui sont en train de monter», note le président de l’Asadho, Jean Claude Katende.
L’Observatoire des dépenses publiques reste vivement convaincu que seul un contrôle effectif, efficace et performant des finances publiques permet d’assurer la maitrise de l’action gouvernementale, de remédier aux dysfonctionnements, de lutter contre les gaspillages et la corruption qui frappe, plus au moins lourdement, tous les secteurs du pays, ainsi que les détournements de fonds publics qui freinent à coup sûr le développement économique et ralentissent la lutte contre la pauvreté.