
Par Ram's Kitamba
Le déplacement d'une équipe gouvernementale au Kasaï suite à la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa laisse de sérieuses interrogations dans le chef de la population. Pour beaucoup de personnes dans ce coin, les ministres n'ont fait que du tourisme, leur agenda.
D’abord Eve Bazaiba, vice-premier ministre en charge de l'environnement est arrivée à tshikapa un certain vendredi. " Elle a consacré toute la journée du samedi aux audiences après une visite éclaire à la rivière Tshikapa alors que l’on parle de deux rivières polluées, notamment le Kasaï. Puis, elle rentre… à Kinshasa.", explique un acteur de la société civile visiblement déçu.
Ensuite, Andrien Bokele, ministre de la Pêche et Élevage, lui à son tour a passé juste 24 heures ". Et pourtant, c’était l’un des ministres le plus attendu, puisque Eve Bazaiba prétendait que lui étant le ministre sectoriel, apporterait des solutions ou une bonne assistance", réagit une autre personne.
Puis, Modeste Mutinga, ministre des Actions humanitaires, pour sa part a débuté par des audiences presque inoportunes à l’hôtel Tshiamuntu où il a été logé, fait observer une dame de la société civile sous le sceau de l'anonymat avant d'ajouter, " il va rencontrer les forces vives, chose faite déjà par sa collègue, Eve Bazaiba, dont la mission s’inscrit dans les mêmes objectifs. Alors, il y a lieu de se demander tout ce que Eve Bazaiba a fait, n’a-t-elle pas fait rapport, elle a fait le rapport au gouvernement auquel Monsieur Mutinga est membre pour venir recommencer avec les mêmes audiences ?"
Quant au séjour de François Rubota, ministre du Développement rural, la population n'a pas eu non plus de mot. " Celui-ci a eu la curiosité de se rendre même à Ndjoko Punda passant par le tronçon Tshimbinda-Mbawu où est le chef-lieu du secteur de Kabambaie."
Et de poursuivre : " François Rubota a préféré ce tronçon pour visiter les forages déjà montés. L’on se demande alors si les victimes de la pollution pour celui qui connait le Kasaï sont sur l’axe Tshimbinda-Mbawu pendant que l’on connait la direction prise par les eaux de la rivière Kasaï après que celles de Tshikapa s’y soient déversées ? Puis, le jour suivant, il s’est concentré sur les affaires de son parti politique, le MSR, en lieu et place de sa mission officiellement connue"
Cependant, ce vent de révolte de la population remet en question l’assistance humanitaire apportée aux victimes par le ministre des affaires sociales. Surtout, quand on sait qu’en visite dans le Kasaï, un Député national s’y est rendu pour l’identification des victimes.
A qui a-t-elle profité réellement cette assistance?
Une question qui n’a pas de réponse pour l’instant.
Il sied de rappeler que 4 territoires ont été frappés par cette pollution, 4.502 cas de diarrhée enregistrés, 161 menages affectés, plus de 900.000 personnes sont touchées de manière directe ou indirecte. 13 zones de santé sur 18 ont été touchées.